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Dissonances
Articles
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Que faire de l’anti-fascisme ?
15 juin 2013, par Alfredo M. Bonanno
« Je suis anti-fasciste !  », vous jettent-ils à la figure comme une déclaration de guerre, « et vous ?  »
Dans un tel cas, ma réponse quasi-spontanée est - Non, je ne suis pas un antifasciste. Je ne suis pas un antifasciste de la façon dont vous l’êtes. Je ne suis pas un antifasciste parce que je suis allé combattre les fascistes dans leurs pays pendent que vous restiez au chaud dans votre démocratie. Je ne suis pas un antifasciste parce que j’ai continué à me battre contre la démocratie qui a remplacé ces innombrables versions du fascisme dans ce véritable feuilleton mélodramatique. La démocratie utilise des moyens de répression bien plus modernes, elle est, si cela vous fait plaisir, plus fasciste que les fascistes eux-mêmes. Je ne suis pas un antifasciste parce que j’essaye encore d’identifier ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui et je ne me laisse pas aveugler par des étiquettes et des symboles ; tandis que vous, vous continuez à vous appeler anti-fascistes uniquement dans le but d’avoir une justification pour parader dans les rues à vous cacher derrière votre banderole « à bas le fascisme !  ». Bien sà »r, si j’avais eu plus de huit ans du temps de la « résistance  », peut-être aurais-je été moi aussi exalté par tant de jeunes mémoires et d’antiques passions et surement que je n’aurais pas été si lucide. Mais je ne pense pas. Parce que si l’on examine soigneusement les faits, même dans le conglomérat embarrassé et anonyme de l’anti-fascisme des formations politiques, il y en eut qui ne se sont pas conformés, qui sont allés plus loin, ont continués et ont portés leurs convictions bien au-delà du « cessez-le-feu !  ». Parce que la lutte vitale n’est pas seulement contre les fascistes en chemises noires du passé et ceux du présent, mais aussi et fondamentalement contre le pouvoir et tous ses éléments d’appui qui nous oppriment, même lorsqu’il porte la figure laxiste et tolérante de la démocratie.
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La Maladie Communautaire
28 octobre 2009, par Alfredo M. Bonanno
La pratique anarchiste est brusquement retombée ces dernières années, avec peu d’actions, que ce soit à un niveau « de masse  », ou au niveau de groupes spécifiques. Par conséquent, nous voyons un « revival  » de la vieille question de la meilleure façon de se rapprocher du « communisme  » ou de la construction de situations qui expriment non seulement nos idées mais aussi des valeurs morales et culturelles, mais qui sont aussi capables de satisfaire notre fondamental besoin individuel et collectif de liberté. Autrement dit, il y a une proposition de créer des points de référence qui vont au-delà de la division classique entre le personnel et le « politique  ».
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Mettre sa vie en jeu
12 avril 2010, par Alfredo M. Bonanno
Depuis la nuit des temps, les humains ont toujours eut un goà »t prononcé pour le risque et l’aventure, pour des formes de jeu périlleuses comme les duels ou la chasse. Les jeux qui mettent la vie du joueur en danger datent autant des temps passés qu’ils perdurent aujourd’hui. Mais pour éviter d’aller trop loin en arrière dans l’histoire, il suffit de penser à la roulette russe, dont chacun se rappelle des pages d’un grand roman russe, ou de scènes dans un film américain assez récent. Dans les Années cinquante, un film sur la violence dans l’Amérique rurale a dépeint un jeu appelé « le saut de lapin  », une course entre jeunes, chacun au volant d’une voiture et fonçant vers le bord d’une falaise. Celui qui sautait de la voiture en dernier était le gagnant. Ces derniers mois, des médias rapportaient la tenue de « roulettes d’autoroute  », qui consistent à conduire le long d’une d’autoroute en sens inverse ; celui qui ira le plus loin sera le gagnant. Un autre jeu à la mode chez les jeunes garçons israéliens, et ce dés dix ans, consiste à placer un sac d’écolier au milieu de la route et de s’en saisir dés qu’une voiture approche. Celui qui récupère son sac en dernier gagne. Selon les médias, un certain nombre d’enfants sont morts en jouant à ce jeu.
Alors, pourquoi mettre sa vie en jeu ?
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La perte du langage
16 août 2018, par Alfredo M. Bonanno
Plus que la documentation, nous avons besoin de la participation active des compagnons, y compris par l’écriture, dans ce qui doit être un projet précis. Nous ne pouvons pas nous limiter à la dénonciation de l’exploitation, nous devons apporter nos analyses dans un projet plus large qui devienne compréhensible au cours de l’analyse elle-même. La contre-information documentée et la dénonciation ne doivent plus suffire. Nous avons besoin de quelque chose en plus, tant que nous avons toujours des langues pour parler, tant qu’ils ne nous les couperont pas toutes.
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Maladie et Capital
14 octobre 2009, par Alfredo M. Bonanno
La maladie, c’est-à -dire le mauvais fonctionnement de l’organisme, n’est pas le propre de l’homme. Les animaux aussi sont malades, et même les choses peuvent à leur manière présenter des défauts de fonctionnement. L’idée de la maladie comme anormalité est un grand classique, développé par la science médicale. La réponse à la maladie, principalement à cause de l’idéologie positiviste qui domine encore la médecine contemporaine, est celle de la guérison, c’est-à -dire, d’une intervention extérieure (...)
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Inactualités sur les drogues
19 janvier 2010, par Alfredo M. Bonanno
Le stupide et le superficiel, le faible et l’incertain, ceux désireux de l’uniformité à n’importe quel prix, se rallieront sous n’importe quel drapeau, y compris le drapeau révolutionnaire. À mes côtés, sous le même drapeau, je les ai entendus haleter dans des situations trop fortes pour leur goà »t de l’humanitaire, et indépendamment du déguisement mensonger de lion. J’en ai même vu qui cachaient leurs faiblesses derrière des attitudes dignes de juges écraseurs de montagne. Nous avons presque tous besoin d’un appui, je ne dis pas que je ne m’y inclus pas. Je prends un somnifère quand je ne peux pas dormir, je mange trop quand je suis nerveux, et d’autres choses du même genre. Nous ne parlons pas de nos faiblesses, mais de nos attitudes envers ce que nous envisageons être les faiblesses des autres.