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A l’attaque contre la coupe du monde et son monde

lundi 19 mai 2014

Jeudi 15 mai des manifestations contre la coupe du monde étaient organisées partout au Brésil, notamment àSao Paulo, Rio de Janeiro et Recife.

A Rio, plus de 1300 personnes sont descendues dans les rues, avec un gros cortège de cagoulées. L’avenida Presidente Varga, une des plus grosses artères de circulation reliant le nord de la ville au centre, a été bloqué pendant près de trois heures. Etudiants, profs et personnel de l’éducation ont rejoint la manif du soir, alors que les chauffeurs de bus, qui étaient en grève depuis deux jours, ont pu montrer leur véritable visage de jaunes en reprenant àla fois le travail et en se démarquant publiquement de l’appel àla manif contre le mondial par crainte d’être associés aux blacks blocs, ce qui nuirait àl’image de la lutte (sic !).

Alors que la plupart des manifestants commençaient àse disperser vers 19h, un groupe d’une cinquantaine de personnes cagoulées a décidé de partir en manif sauvage en direction de l’hôtel de ville, protégé par des dizaines de flics antiémeute. Quelques affrontements ont eu lieu avec les flics, qui ont bombardé le groupe de gaz lacrymogènes ; il y a eu aussi une tentative de destruction de mobilier urbain et de panneaux de signalisation. Au final, une personne a été arrêtée pour avoir été en possession d’un masque et d’un lance-pierre. La manif s’est dispersée sans autre interpellation sur les coups de 20h30.

A Recife, la manif contre la coupe du monde a été plus agitée : dans la zone sud de la ville, àBoa Viagem, des manifestant-es ont tenté de piller un supermarché Carrefour vers 19h00. Les flics en civil ont alors encerclé le magasin et tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour repousser les manifestant-es.

A Sao Paulo, comme dans les autres villes, la journée a commencé par la mobilisation des sans-abris, syndicalistes, étudiants et enseignants, qui ont bloqué plusieurs flux routiers reliant la périphérie au centre. Vers 17h, près de 1200 personnes selon les flics de la PM commencent àse rassembler sur la Praça do ciclista. Dans le même temps, 20 personnes sont arrêtées en préventive pour port de marteaux et de cocktails molotov. Parmi elles, 13 personnes sont relâchées et les 7 autres sont retenus au commissariat du 78è district. La manif se dirige vers le stade Pacaembu àl’ouest de la ville et, au niveau de la rua da consolaçao, des pierres pleuvent sur la tête des flics, qui répliquent par des tirs de lacrymo et des coups de matraques. Des poubelles sont renversées et incendiées, un bus des transports de la ville est vidé de ses usagers sans être incendié àtemps. Toujours sur cette même rue, un concessionnaire Hyundai (sponsor de la coupe du monde) est attaqué et perd ses vitres, des manifestants réussissent às’introduire àl’intérieur et détruisent les véhicules àcoups de bâtons et de graffitis. Sur l’avenue Paulista, un stand de la police militaire est retourné et recouvert de goudron, une agence de la banque Itau - également sponsor de la coupe du monde - est attaquée, ainsi que des bars et des boutiques. Dans les rues Bela Cintra et Augusta, la circulation est coupée par des barricades.

Voir une vidéo (presse bourgeoise) des affrontements àSao Paulo :

[Reformulé par le Le Chat Noir Émeutier depuis la presse bourgeoise.]