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Avec les pieds bien appuyés sur les nuages

mardi 4 septembre 2012

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Lorsque souffle la tempête, certains vont de l’avant avec courage et passion, soutenus par la force de leurs propre idées. Devant eux s’annonce un monde sans exploités ni exploiteurs, sans cages physiques ni morales, et cette liberté, ils ne la souhaitent pas seulement pour eux, mais aussi pour tous ceux qui, les yeux ouverts et avec les pieds bien sur terre, se rendent compte de l’esclavage quotidien qui les enserre. Ce sont les anarchistes, souvent dénigrés et emprisonnés ; ils désirent ici et maintenant l’utopie d’une vie digne d’être vécue.

Voilàla dangerosité qui les caractérise, pour laquelle ils sont poursuivis par l’Etat et taxés de terrorisme. Insoumis, ils ne sont pas disposés às’anéantir, eux et leur esprit, face àla consommation de marchandises ou àvivre une réalité virtuelle devant un ordinateur. Ils s’obstinent àcommuniquer, àécrire et àse rencontrer, àse révolter contre ce qu’ils trouvent intolérable : une dévastation environnementale, une usine de mort, le travail aliénant, une prison.

Ces derniers mois, les opérations répressives de l’Etat contre les anarchistes et les rebelles ont été innombrables. Les plus récentes ont été faites àl’ombre du trop fameux article 270bis, “association àfinalité de subvertir l’ordre démocratique†. Un article qui permet d’enfermer pour un peu de temps les indésirables du Pouvoir. Un article utilisé dans trois différentes opérations judiciaires : l’opération “Ardire†, l’opération “Mangiafuoco†, et jusqu’àla dernière contre des compagnons du Trentino. Il y a actuellement douze incarcérés, des dizaines de compagnons sous enquête et perquisitionnés. A cela, on doit ajouter la répression contre certains No-Tav qui se battent contre la dévastation du Val Susa et la condamnation définitive de certains compagnons àdes peines très lourdes, pour les événements de Gênes en 2001. Une tentative de l’Etat de décimer ceux qui soufflent sur le feu de la rébellion. Un exemple contre tous ceux qui veulent relever la tête. Une démonstration de force de la domination, toujours en guerre, qui traite en ennemis tous ceux qui s’opposent àses plans d’exploitation et d’accumulation.

Que reste-t-il àfaire, alors ? Reste la volonté d’abattre cet existant mortifère et inique. Reste la détermination de ceux qui luttent pour briser la chaîne de la normalité qui étouffe la vie de tout un chacun. Restent les idées, détonateurs àallumer contre le totalitarisme de la pensée unique. Restent les luttes àmener toujours plus loin, chacun avec les moyens qui lui conviennent le plus. Reste la solidarité avec les compagnons et tous les rebelles.

Liberté pour tous.

[Affiche collée àLecce le 1er septembre 2012. Elle a été rédigée avant d’apprendre la dernière opération en date, “Thor†, àRavenna. Traduite de l’italien par les Brèves du Désordre.]