Bologne : Nous avons repris une part du bien mal acquis !

En avril 2011, dans le cadre de l’opération répressive nommée "Outlaw", l’espace de documentation anarchiste Fuoriluogo, situé 80 rue San Vitale, avait été mis sous séquestre judiciaire et donc fermé, 5 compagnons avaient été incarcérés et 7 chassés de la ville avec des interdictions de séjour. Suite àcela, trois années d’acharnement policier avaient suivi, dans une tentative évidente et déclarée de nous priver de tout espace de manoeuvre dans cette ville.

Aujourd’hui, après le verdict, attendu dans la rue par un grand rassemblement, nous avons repris un lieu, lui-aussi arraché aux compagnons il y a 15 ans. Il s’agit du local d’un cercle anarchiste nommé "Carlo Cafiero", qui hébergeait la Librairie Circulante. Au milieu des années 60, il avait été loué par Libero Fantazzini et quelques autres compagnons anarchistes. La commune de Bologne l’avait concédé àun prix symbolique en compensation du local historique des anarchistes de Porta Galliera, fermé lors de la double-décennie fasciste.

Ce lieu, plus connu au fil des ans comme le Laboratoire Anarchiste Paglietta, avait été mis sous séquestre en juin 1999 puis fermé avec des briques et du ciment suite àune enquête qui avait mené une compagnonne et un compagnon en prison. Pendant plus de trente ans, il avait été utilisé par des groupes et des individus anarchistes, le remplissant d’activités, d’assemblées, de rencontres, etc. Comme il arrive souvent, la procédure pénale n’eut aucun résultat, mais le local est resté muré et inaccessible, refermant sur lui un morceau d’histoire de la ville.

Le jour du verdict, nous avons repris un espace soustrait au plaisir et àl’exigence de l’utiliser. Un espace pour se confronter, discuter et trouver la manière de nous opposer avec efficacité àun système qui opprime, affame, dévaste et avilit la vie. Un espace afin de lutter pour un monde complètement différent de celui-là.

Bologne, 31 mars 2013
Anarchistes heureusement délinquants.

[Traduit de l’italien de informa-azione par brèves du désordre.]