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Contre Syriza et son monde - Contre toute autorité

mardi 7 juillet 2015

Depuis les élections législatives du 25 janvier 2015, Syriza est le premier parti au Parlement grec avec 149 députés sur 300. Aléxis Tsípras est donc nommé Premier ministre du pays le lendemain. Syriza trouve ses origines dans une coalition de partis de gauche et d’extrême gauche fondée en 2004. Celle-ci comprenait un large spectre de formations politiques (treize au total) et de politiciens indépendants, comme des communistes pro-européens (eurocommunisme), des écologistes, des socialistes et des eurosceptiques. Aléxis Tsípras, ancien président de Synaspismós, le mouvement le plus important de la coalition, en est le président depuis 2009. Transformée en parti en 2013, Syriza prend donc le pouvoir en Grèce.

Certainement plus radicalement social-démocrate que la plupart des partis d’extrême-gauche d’Europe, les louanges du parti ont même séduit quelques radicaux, en Grèce comme ailleurs, au grand désespoir de l’anti-électoralisme et de l’anti-parlementarisme séculaire des mouvements révolutionnaires et anarchistes. Dans cette chronologie, on constatera que le consensus n’est pas toujours respecté, encore heureux. Par exemple, lors de la récente lutte des prisonniers révolutionnaires en grève de la faim pour l’abolition des prisons de Type C [1], Syriza a été attaqué àde nombreuses reprises. Voici quelques éclats divers :

• 24-25 janvier - Petrálona (quartier d’Athènes) : Quelques jours avant les élections, de nombreuses banderoles et publicités de partis politiques ont été détruites ou taguées. Des tags sont tracés sur les murs du quartier, un local de Syriza et un bureau de vote. Une banderole anti-électorale est également déployée.

• 26 février - Athènes : Des émeutes éclatent àla sortie de l’école polytechnique, au cÅ“ur du quartier àforte implantation anarchiste historique et actuelle, Exarchia, àAthènes. Les manifestants lancent des pierres et des cocktails molotov, plusieurs voitures ont été brà»lées. Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza, les flics ont utilisé des lacrymos, répondant aux pressions de la droite pour réprimer les « Â forces obscures de l’anomie  ».

• 8 mars - Athènes : Occupation du quartier général de Syriza, banderoles déployées et tracts jetés par les fenêtres en solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim.

• 23 mars - Athènes : Incendie des locaux de Syriza àPatisia, en solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim, et le jour du premier déploiement de la police de proximité. Les locaux sont dévastés (revendiqué par « Â Patrouille nihiliste – Incendiaires de proximité  »).

• 23 mars - Athènes : Occupation de la radio « Â Kokkino 105.5  », porte-voix de Syriza. Les ondes sont piratées pour diffuser des messages de solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim.

• 30 mars - Chaniá (Crète)  : Un engin incendiaire est placé contre le local de Syriza, le communiqué appelle « Â les anarchistes de praxis àentrer en conflit total avec l’autorité de gauche  ».

• 2 avril - Éleusis (à20 kilomètres d’Athènes dans l’Attique) : Les locaux de Syriza sont caillassés et les vitres défoncées par un groupe d’anarchistes en solidarité avec les prisonniers anarchistes en grève de la faim.

• 2-3 avril - Athènes : En solidarité avec les prisonniers anarchistes en grève de la faim, un distributeur de billet est incendié le 2 avril. Le lendemain les vitres d’un supermarché « Â Bazaar  » (qui fournit la prison de Korydallos) sont détruites et de la peinture est projetée contre la façade, cinquante mètres plus loin, c’est un local de Syriza qui subit le même sort (revendiqué par « Â Rues sombres  »)

• 3 avril - Athènes : Un engin incendiaire est placé, après avoir brisé une vitre, dans les locaux de Syriza àExarchia en solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim (revendiqué par « Â Compagnons pour l’internationale noire  »).

• 6 avril - Ioannina : Attaques àla peinture contre la façade et slogans écrits àl’intérieur du bâtiment qui abrite les bureaux du parti et des députés de Syriza en solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim (revendiqué par « Â Anarchistes  » [féminin/masculin]).

• 8 avril - Athènes : Un engin incendiaire est balancé contre un local des jeunes de Syriza àKessariani, àproximité du poste de police. Le communiqué fustige tous ceux qui du Pasok hier àSyriza aujourd’hui n’ont cessé de trouver des justifications toujours plus foireuses pour voter (revendiqué par la « Â FAI – Cellule Solidarité et Vengeance  »).

• Juin - Athènes : Attaque incendiaire des locaux de Syriza àKypseli, et d’un véhicule diplomatique àAno Pefki, en solidarité avec Nikos Romanos (qui a vu ses permissions scolaires refusées) et Evi Statiri, compagne incarcérée de Gerasimos Tsakalos de la Conspiration des Cellules de Feu (revendiqué par la « Â FAI-FRI – Anarchie Combative  »).


Extrait d’un Quatre-page de la bibliothèque anarchiste La Discordia àl’occasion d’une discussion publique àParis, le Dimanche 12 juillet 2015 à19h : « Grèce : réformisme ou anarchie ?  ».

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Portfolio


[1On pourra consulter sur le sujet, « Toutes les valeurs de cette société sont des prisons de haute sécurité  ». Recueil de textes et communiqués a propos de la lutte contre les prisons de type C en Grèce - 68 pages - février-avril 2015 - Ravage Éditions (disponible àLa Discordia).