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Contre le capital, lutte criminelle
dimanche 3 février 2013
Par leur révolte, les camarades que le Capital a une fois de plus foutu en taule ont montré leur refus de l’abject système qui les contraint à la cellule.
L’idéologie de la peine, ou de l’expiation – i.e. celle de l’acceptation de la faute, se voit chaque jour repoussée par les mouvements de lutte qui revendiquent la liberté totale pour eux-mêmes et pour toute la société contre la servitude absolue, contre la survie aliénée.
La campagne organisée par « La Stampa  » et les autres organismes d’information contre l’onde « criminelle  » tend à armer un peu plus encore la répression contre l’intransigeance prolétarienne : le CRIME GÉNÉRALISÉ, expression consciente et radicale du refus de l’ordre constitué est présenté à l’opinion comme un épouvantail – même chose pour le mouvement de contestation dans son ensemble – dans le but d’obtenir l’aggravation des mesures répressives.
Les détenus en révolte ne prétendent à rien de moins qu’à l’abolition de la prison et exigent la liberté pour les actes qu’ils ont commis.
Ils n’ont commis aucun délit
Le vol, le braquage, les déprédations, les pillages sont de bonnes choses en ce sens qu’elles constituent l’instrument que le prolétariat adopte pour exproprier les expropriateurs.
Ce n’est pas par hasard si la révolte éclate dans les prisons au moment où reprend la lutte contre le travail à la FIAT de Mirafiori, prison quotidienne de 60 000 prolétaires ; les uns comme les autres refusent leur statut d’esclave imposé par le travail, la consommation forcenée, et la non-vie organisée comme seule et unique forme de survie.
ÇA SUFFIT ! Nous autres prolétaires nous n’avons pas à rester inertes devant cet état de choses, nous devons réagir violemment, pillant et nous appropriant tout ce qui peut nous servir et aboutir à la négation de cet Etat. Détruisons tout concept de bien ou de mal, laissons à la bourgeoisie son puant moralisme : DEVENONS TOUS CRIMINELS ; il n’y a pas d’autres moyens pour se montrer vraiment solidaires des camarades emprisonnés ; et cela pas seulement en intensifiant notre activité anti-sociale, pas seulement en la répandant vers d’autres – il est absurde que les étudiants achètent des livres quand il est possible de les voler, que les masses payent des marchandises quand il est possible de piller les supermarchés – mais en la rendant réellement révolutionnaire et donc bien collective pour la destruction de tous ceux qui veulent nous foutre en taule, pour la fermeture des écoles, des familles, des usines, de tout autre système ou n’importe quelle autre putasserie.
Les détenus ne veulent pas autogérer leurs taules, comme les prolétaires ne veulent pas autogérer cette société de merde, mais la DÉTRUIRE : Tous, nous voulons vivre une liberté absolue que l’on ne peut seulement arracher que par une révolution violente et armée, par l’instauration des Conseils de prolétaires comme organe de décision de tous.
Organizzazione consigliare.
[Tract diffusé à Turin au printemps 1969, lors de la vague de révoltes générales dans les prisons italiennes, traduit dans Les Fossoyeurs du Vieux Monde N°2, avril 1979.]