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Du fric ou on vous tue

« Je reviendrai tout casser !  »

lundi 7 juin 2010

Dans la nuit du 21 mars 84, Jean M., un chômeur
de 49 ans, a saccagé les bureaux des Assedic
de Rennes, qui refusaient de lui donner
l’argent qu’il en attendait. Terminaux d’ordinateurs,
téléphones, machines àécrire et à
calculer, sanitaires broyés par dizaines àla
masse. Tous les dossiers qui traînaient làont
été bousillés àcoups d’extincteur.
De la belle ouvrage !

Ce que Jean M. a fait, nous sommes des centaines
et des milliers àavoir eu envie de le
faire.
À avoir encore envie...

Pas question pour nous de pleurer misère !
Pour tout le temps perdu au travail (même si
ce n’est que 3 mois afin de toucher ensuite
les Assedic), pour notre jeunesse usée àça,
la société et l’État nous doivent une rançon !
Nous refusons toute idée d’une vie qui serait
fatalement réduite au minimum vital.

La nécessité de l’argent absorbe notre vie.
Elle nous bouffe la cervelle, elle nous bouffe
les couilles. À présent, voilàque l’État, en
accord avec les patrons et les bureaucraties
syndicales, a décidé de réduire les misérables
allocations-chômage et de couper les vivres à
ceux des chômeurs qui n’ont visiblement pas
l’intention de retourner au chagrin.

On ne se privera pas pour autant. Aux employés
des Assedic qui font les flics, qui s’identifient
àl’argent de l’État et nous coupent les
allocations : AVIS !

Pour le reste, c’est-à-dire pour l’essentiel,
on saura se servir. Sans payer.

Des chômeurs-à-vie,
fin mars 84.

[Tract diffusé àNantes
puis àParis et au
Havre dans les
ANPE ainsi qu’à
Marseille dans la
banlieue.]

Extrait de Os Cangaceiros N°1, Janvier 1985.