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Espagne : Solidarité pour la libération immédiate de Gabriel Pombo Da Silva

Que l’Etat n’ait pas la main mise sur les rebelles …

vendredi 27 mai 2016

Après plus de 30 ans déjàpassés dans les geôles des Etats espagnol et allemand, il semble bien qu’enfin une lueur s’annonce au bout du tunnel pour le compagnon Gabriel Pombo Da Silva.

Extradé d’Allemagne sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par le tribunal d’Albacete pour une condamnation de 3 ans et 7 mois, il est arrivé par l’application normale des remises àla fin de cette peine. Le 17 mai, ce même tribunal d’Albacete a prononcé une ordonnance de libération immédiate, et les jours suivants des compagnon-ne-s se sont donc empressé-e-s d’aller l’accueillir àla sortie. Peine perdue, car il est aujourd’hui toujours derrière les barreaux.
En effet, la direction de la prison dans laquelle il se trouve (C.P La Moraleja, Dueñas, province de Palencia) et diverses instances judiciaires, dont le tribunal de Girone, ont lancé àla hâte différentes procédures douteuses afin d’empêcher sa libération. Malgré plusieurs recours juridiques en cours, celles-ci ont pour conséquence de prolonger son enfermement pour une durée indéterminée.

Que l’Etat qui fait la loi àsa convenance soit le premier àla piétiner est un classique de tous temps, quoiqu’en disent les supporters de la démocratie. De même, il n’y a rien d’étonnant àce que ses sbires soient prêts àutiliser tous les moyens pour écraser celles et ceux qui refusent de plier face àeux.
En Espagne comme ailleurs, le durcissement des lois et des codes pénaux, les vagues répressives contre les « subversifs  », la menace « terroriste  » brandie àtour de bras sont destinés àmettre tout le monde au pas et àfaire accepter coà»te que coà»te un système basé sur l’exploitation et la domination.
Mettre et maintenir en prison celles et ceux qui, comme Gabriel, continuent envers et contre tout àexprimer leur refus de l’autorité et de l’oppression, est àla fois une manière de les garder en otage et un signal clair adressé àcelles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’en prennent àl’ordre social existant.

A intervalles réguliers, des appels sortent de prison pour dénoncer les conditions carcérales, les perpétuités de fait, les exactions des bourreaux et parfois même l’enfermement en tant que tel. Si elles ont contribué àmettre momentanément un terme aux luttes collectives àl’intérieur, la répression et les restructurations carcérales n’ont pour autant pas réussi àétouffer toute révolte. Et àplusieurs reprises, cette révolte a rencontré des échos àl’extérieur des murs. C’est cette diffusion brisant l’atomisation que craignent les puissants et c’est aussi contre cela que l’Etat et ses chiens de garde mènent une sale guerre àbase de pressions physiques et psychologiques, en plus des habituelles manœuvres judiciaires et pénitentiaires.

La situation du compagnon anarchiste Gabriel Pombo Da Silva montre clairement qu’il est aujourd’hui encore dans la ligne de mire d’institutions qui entendent l’enterrer dans leurs oubliettes pour ce qu’il est, pour ce qu’il pense et ce pour ce qu’il continue d’exprimer. Une manière de répondre dans cette guerre menée aux insoumis-e-s reste la solidarité. Il appartient àchacun, chacune, de l’exprimer de la manière qu’il ou elle considère adéquate.

Liberté pour toutes et tous !
Libération immédiate de Gabriel Pombo da Silva !

Des anarchistes sans frontières, le 25 mai 2016.

[Traduit de l’espagnol d’Indy Barcelone par Brèves du Désordre, 26 mai 2016]