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Et quand la gréve est défaite ? Le coup de Prague (République tchèque)...

lundi 30 mai 2016

[orange fonce]NdNF : Dans un conflit contre une entreprise, un employeur, un proviseur, contre la justice, ou contre toute autre forme de pouvoir, que faire lorsque la gréve, le piquet, les rassemblements ne suffisent pas ? Lorsque le rapport de force est nécessairement défavorable ? Plutôt que d’abandonner, lutter encore, par d’autres moyens, comme l’attaque directe, pour renverser le rapport par l’asymétrie. Et pourquoi pas, la proposition existe, commencer directement par l’attaque directe, en luttant. On pourrait citer l’exemple d’actualité des blocages de lycées, quand il n’y a plus moyen, il y a d’autres moyens qui apparaissent aux révoltés pour parvenir àleur fin, des barricades, des chaînes pour contrôler le blocage, et mieux encore, l’incendie pour faire fermer l’établissement comme dans de nombreux lycées de la région parisienne ces derniers mois. Voici un exemple parmi d’autres, pas si lointain, que nous transmettent des compagnons tchèques et dont nous traduisons un extrait ci-dessous.[/orange fonce]

Le combat du réseau des cellules révolutionnaires (SRB) contre le restaurant Rizkarna [1] de Prague a duré plus d’un an. Le propriétaire du restaurant, Vladimir Krulec, refusait de payer les salaires de ses employés. Il a finalement admis sa défaite. Suite aux pressions du réseau, il a payé les salaires qu’il devait payer àcertains des employés qui y travaillaient.

Le SRB a organisé différents sabotages du restaurant depuis mars 2015. Les voitures du restaurant ont été quatre fois incendiées. Plusieurs fois le restaurant a été perturbé avec de l’acide butanoïque [2]. Il y a eu aussi des dizaines d’évacuations forcées de l’enceinte, fermée au public. Les sabotages ont représenté une perte importante pour l’entreprise. La menace de plus de dégâts a finalement fait plier Krulec. Il a fait ce que le SRB voulait qu’il fasse : payer les salaires.

La victoire du SRB est un produit de la pratique. Nous avons défini l’objectif de la lutte et àtravers les actions directes, nous avons fait céder Krulec. Il n’y avait pas de place pour la concession. Il n’y a pas eu de médiation des bureaucraties ou des politiciens. Aucune négociation ou concessions afin de trouver un compromis. Nous préférons que la logique de la conflictualité permanente fasse faire ànos ennemis ce que nous voulons qu’ils fassent.

Il y a eu d’autres actions directes avant que le SRB ne commence les siennes, manifs, happenings, des piquets ou des occupations du restaurant, organisées par d’autres groupes et dans des circonstances différentes, elles auraient pu être couronnées de succès. Mais elles n’ont pas abouti àun succès et c’est pour cette raison que le SRB a commencé son action, dans le but d’intensifier la pression sur Krulec. Les actions autonomes et les méthodes utilisées ont été adaptées aux circonstances, mais ne sont pas un modèle universel pour toutes les situations [...].

Réseau des cellules révolutionnaires (SRB) - 23. 5. 2016.

Incendie d’une bagnole du restaurant :


Voici un communiqué, parmi d’autres :

Quatrième attaque incendiaire contre Řízkárna

Le Réseau des cellules révolutionnaires / SRB a mené une autre attaque incendiaire dans un restaurant Řízkárna àPrague. A l’aube, le vendredi 26 Juin, une autre voiture a été incendiée àŘízkárny. La responsabilité du sabotage est revendiquée par la Cellule N95. Les voitures et autres équipements ont été acquis par V. Krulec pour son restaurant via le travail non rémunéré de ses employés. Le sabotage a été réalisé afin de détruire la voiture de sorte qu’il ne puisse plus l’utiliser dans la poursuite de l’exploitation et le vol des travailleurs.

Le sabotage est àla fois un moyen de défense et d’attaque. Il est l’une des nombreuses méthodes qui peuvent être accessibles par des prolétaires en colère dans la lutte contre la saleté capitaliste.

Cellule N95 - Réseau des cellules révolutionnaires / SRB


[1Chaine de restaurants tchèque ; Ndt.

[2Répulsif odorant, utilisé une première fois dans la salle principale, puis une deuxième dans la cuisine ; Ndt.