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Grèce : Texte du Réseau de Prisonniers en Lutte pour le gréviste de la faim Nikos Romanos

jeudi 20 novembre 2014

Le 10 novembre, le compagnon Nikos Romanos a commencé une grève de la faim afin d’obliger le Conseil Pénitentiaire [1] àlui donner ses permissions àdes fin éducatives auxquelles il a droit.

Les matons, les procureurs, les assistants sociaux, les psychologues et les directeurs qui représentent les mécanismes répressifs àl’intérieur de la prison, procèdent àdes aménagements, lesquels, si nous n’y répondons pas, ouvrent la voie àdes situations encore pires ànotre encontre. Pour exemples récents, l’interdiction de communiquer faite au compagnon Nikos Maziotis et àtoute l’aile dans laquelle il est emprisonné et les transferts vengeurs qui ont suivi, les tentatives répétées d’empêcher la communication entre compagnons - comme àla prison de Larissa entre les compagnons Antonis Stamboulos et Spyros Stratoulis -, le transfert vindicatif du militant Savvas Ksiros grandement malade et la suspension des permissions pour étudier d’Iraklis Kostaris [2], lequel est en grève de la faim. N’oublions pas non plus la détention ininterrompue après les 18 mois qu’appliquent les représentants de l’Etat en violation de la loi qu’ils représentent [3].

L’exemple récent de Kostas Sakkas qui a demandé et gagné sa libération après une grève de la faim victorieuse, montre que seules les luttes peuvent nous garantir notre liberté.

Les responsables de tout ces aménagements pris contre nous ainsi que d’autres, ne sont pas seulement les chefs politiques, mais aussi tous ceux qui obéissent docilement àleurs ordres ; les juges d’instructions spéciaux et tous ceux qui siègent dans les Conseils Pénitentiaires qui, presque toujours, rejettent officieusement la responsabilité de leurs décisions sur des ordres d’en-haut.

De notre côté, nous pensons qu’ils sont eux-mêmes responsables des décisions qu’ils prennent et des conséquences possibles pour la santé de tout prisonnier, dans le cas présent celle du compagnon Nikos Romanos. Le fait qu’ils obéissent àdes ordres et des pressions d’en-haut ne les rend en aucun cas innocents. Par ailleurs, ne négligeons pas le fait que même sans ordres d’en-haut, les Conseils Pénitentiaires rejettent systématiquement les requêtes et les demandes de permission, parmi plein d’autres choses. La seule raison est que ces membres fuient leurs responsabilités face àleurs chefs et leur certitude infondée en ce qui concerne leur défaut de responsabilité face aux personnes qu’ils blessent avec leurs décisions.

Nous appelons les compagnons en-dehors des murs àse presser d’exercer autant que possible une forte pression pour défendre le compagnon Nikos Romanos avant que sa vie ne soit en danger.

Ainsi que l’a souligné le gréviste de la faim Nikos Romanos, les responsables pour chaque jour de grève de la faim, mais aussi pour tout ce qui peut se passer dès lors, sont le procureur Nikolaos Pimenidis, la directrice Charalabia Koutsomichali et l’assistante sociale de la prison qui constituent le Conseil Pénitentiaire de la prison de Korydallos.

Et un "détail" sur Charalabia Koutsomichali, en guise de rappel pour les anciens et de leçon pour les plus jeunes : 31 décembre 2001, prison pour femmes de Korydallos, la nuit, réveillon du Nouvel An, après le bouclage du soir et plus exactement à1h du matin, une cellule entière de l’aile A est transféré àl’hôpital où est constatée la mort de trois femmes, tandis que trois autres sont hospitalisées en soins intensifs et dans un état critique après la prise de drogues. Charalabia Koutsomichali, la directrice, en est la responsable directe. En conséquence, elle reprendra normalement ses fonctions après trois mois de mise àpied.

Le 18 mars 2009, l’individu en lutte Katerina Goulioni, connue pour son attitude dynamique en taule et les luttes qu’elles menaient pour l’abolition de la fouille vaginale et la dignité des détenues dans les prisons pour femmes est retrouvée morte lors de son transfert de Thèbes àNeapoli en Crète. À nouveau, la directrice est Charalabia Koutsomichali. Cette fois-là, elle n’est même pas mise àpied mais continue sans problème son travail "constructif" dans les taules.
 
SOLIDARITÉ AVEC NOTRE COMPAGNON GRÉVISTE DE LA FAIM NIKOS ROMANOS

NOUS N’OUBLIERONS JAMAIS VOS CRIMES, LESQUELS N’ONT PAS DE PRESCRIPTION

NOUS NE MARCHANDERONS LA VIE D’AUCUN-E PRISONNIER-ÈRE

CHAQUE MORT DE L’UN DE NOS CO-DÉTENU-ES EST POUR NOUS UNE RAISON DE PLUS POUR ARMER NOTRE ESPRIT ET NOTRE CORPS POUR LA MANIÈRE DONT NOUS NOUS VENGERONS
 
Réseau de Prisonniers en Lutte

[Traduit du grec par nos soins d’Indy Athenes.]


Voir tous les articles concernant la greve de la faim du compagnon Nikos Romanos et ses suites ici.


[1Ndt. Le Conseil Pénitentiaire est formé par des représentants du ministère de la justice, de l’intérieur, du travail, de l’éducation et de l’AP. Il est un instrument de communication entre différents ministères quant aux prisons et s’occupe de tout ce qui concerne les conditions de vie en détention, les prisonniers pouvant le saisir àtout moment.

[2Ndt. Iraklis Kostaris est un détenu qui a pris pendant plus de trois ans des permissions pour étudier. Le considérant subitement comme dangereux, l’AP les lui a supprimées. Il a commencé une grève de la faim le 28 octobre pour exiger le retour de ses permissions.

[3Ndt. En Grèce, la Constitution statue que la durée maximale de détention préventive est de 18 mois. Au-delà, le détenu doit être libéré.