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Grèce : àpropos des arrestations d’anarchistes àNea Filadelfia (Athènes) [Mis àjour]

jeudi 9 mai 2013

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Le mardi 30 avril vers 16h00, deux anarchistes, Yannis Naxakis et Grigoris Sarafoudis ont été arrêtés sur l’avenue Dekeleias [dans le quartier de Nea Filadelfia àAthènes] alors qu’ils sortaient d’un café. Au même moment, un fort déploiement policier a pris d’assaut le café et a arrêté les anarchistes en cavale Argyris Ntalios, qui a tenté d’échapper au coup de filet, et Fivos Harisis-Poulos, contre qui des mandats d’arrêts avaient été lancés après les braquages de banques àVelvento, Kozani [1]. L’anarchiste Dimitris Hadjivasiliadis a aussi été arrêté dans le même café.

Tous les cinq ont été transférés au 12e étage du quartier général de la police, au département anti-terroriste. Les deux compagnons arrêtés dehors et les deux en cavale ont fait face àla violence des chiens étatiques dans les bureaux de l’anti-terrorisme. Le cinquième compagnon a été forcé de se tenir debout pendant douze heures avec les menottes fortement serrées dans le dos, ce qui est officiellement considéré comme de la torture, et quand il a été transféré en cellule (les cellules blanches du 12e) il est resté menotté pendant plusieurs heures.

Le même après-midi, les forces de sécurité ont publié une annonce les accusant tous les cinq de résistance àl’arrestation (accusation bien connue et cerise sur le gâteau) et de fausses déclarations (vu que les cinq anarchistes ont refusé de donner leurs empreintes, photos et ADN, lesquels ont finalement été pris de force), et accusant les trois qui n’étaient pas recherchés [Naxakis, Sarafoudis et Hadjivasiliadis] du délit d’aide àfugitifs. Le mercredi 1er mai après-midi, ils ont tous été transférés au tribunal d’Evelpidon, où les attendaient les corbeaux des médias qui n’ont rencontré que leur hostilité. Les compagnons ont comparu devant le procureur et le juge d’instruction sans aucune accusation et sans avoir eu l’autorisation de voir au préalable un avocat qui aurait dà» être présent pendant la procédure, ce qui se passe peut-être pour la première fois pour une affaire de ce genre. Les juges ont appliqué leur tactique habituelle qui est de reporter les audiences préliminaires au surlendemain, sans tenir compte des souhaits des personnes arrêtées. Ntalios, Harisis, Naxakis et Sarafoudis ont refusé de s’exprimer. Hadjivasiliadis a demandé àêtre entendu immédiatement, avec la présence d’un avocat. Sa demande a été refusée, et le compagnon a déclaré qu’il refusait déjàeau et nourriture depuis son arrestation et qu’il ferait la grève de la faim et de la soif aussi longtemps qu’il serait enfermé dans les cellules blanches des tortionnaires de l’anti-terrorisme. Il a également affirmé la responsabilité des juges pour sa détention prolongée au 12e étage du quartier général de la police d’Athènes, où les flics ont tenté de « Â fabriquer  » une accusation contre les trois anarchistes contre lesquels aucun mandat d’arrêt n’avait été publié.

Mercredi soir, les deux anarchistes alors en cavale, Fivos Harisis et Argyris Ntalios, ont été placés en détention préventive et transférés àla prison de Korydallos. Jeudi 2 mai, Ntalios, Harisis, Naxakis et Sarafoudis ont été accusés pour des affaires passées de braquages de banques sur la base de « Â découvertes  » d’ADN, et le juge d’instruction qui s’occupe de ces affaires a ordonné la mise en détention préventive de Yannis Naxakis et de Grigoris Sarafoudis. Les cinq arrêtés sont également accusés de « Â participation àune organisation criminelle en vue de commettre des vols  » (selon la loi anti-terroriste) lors de leur arrestation àleur arrestation àNea Filadelfia, sans qu’aucune preuve directe de préméditation ni même d’intention n’ait été apportée. Juste quelques jus d’oranges sur une table...

Entre-temps, le jeudi, Hadjivasiliadis a fait face àune guerre psychologique de la part des flics pour lui faire cesser sa grève. Ils ont amené des bouteilles d’eau dans cellules, lui ont « Â offert  » constamment de la nourriture et de l’eau, et l’ont menacé de rester làde nombreux jours. Hadjivasiliadis et son avocat ont insisté sur son droit àavoir un examen médical, et les flics ont amené un docteur dans la nuit, lequel a assuré qu’il n’y avait pas de danger immédiat pour le compagnon mais que sa condition pouvait se détériorer àtout moment. Le docteur a aussi dit aux matons de laisser la lucarne de la porte de la cellule ouverte pour ne pas accabler la respiration du gréviste.

Vendredi matin, le 3 mai, les cinq anarchistes ont ànouveau été transférés au tribunal d’Evelpidon. Ils ont retrouvé là-bas quelques compagnons et proches. Quatre des accusés ont insisté sur leur refus de s’exprimer. Ensuite, Ntalios et Harisis ont lu un texte en solidarité avec le gréviste Hadjivasiliadis, déclarant qu’il était retenu sans aucune preuve suffisante. Finalement, les juges ont placé tous les cinq sous caution, et non en détention préventive, jugeant que le scénario « Â d’organisation criminelle  » était sans fondements. Dimitris Hadjivasiliadis a été remis en liberté et a donc cessé sa grève de la faim et de la soif qui a duré trois jours. Argyris Ntalios et Fivos Harisis ont été ramenés àla prison de Korydallos. Yannis Naxakis et Grigoris Sarafoudis sont toujours retenus pour les nouvelles accusations [celles où ils sont suspectés dans des affaires de braquages de banques] et sont dans l’attente d’une nouvelle instruction dans la ville de Larissa.

SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES PRISONNIERS EN LUTTE

Pour écrire aux compagnons Ntalios et Harisis, voici leur adresse en prison :
Fivos Harisis-Poulos – Argyris Ntalios
Dikastiki Filaki Koridallou, A Pteryga, 18110 Korydallos, Athens, Greece.

[Traduit du grec par nos soins de Indymedia Athènes.]


Mise àjour sur les 6 interpellations qui ont eu lieu àNea Filadelfia le 30 avril 2013 et les 4 compagnons placés en détention préventive àla prison de Korydallos

Plus précisément, les deux compagnons Argyris Ntalios et Fivos Harisis-Poulos sont en détention préventive àcause de leurs mandats d’arrêts qui ont été publiés après le double braquage àVelvento, Kozani sur la base de l’ADN. Le troisième compagnon est en détention préventive pour le braquage de Filota [2] et encore une fois sur la base d’échantillons ADN. Les trois compagnons mentionnés ci-dessus ont été placés en détention préventive par un juge d’instruction spécial dans le cadre de l’organisation terroriste [3].

Le quatrième compagnon est en détention préventive sur l’ordre d’un juge d’instruction pour braquage dans le cadre de l’organisation terroriste. Et cette détention est sur la base de l’ADN.
Le cinquième compagnon, Dimitris Hadjivasiliadis, a été remis en liberté parce qu’il n’y a pas de preuves.
Le dernier compagnon a simplement été embarqué et relâché peu de temps après.

AUCUN COMPAGNON SEUL - AUX CÔTÉS DES COMPAGNONS ANARCHISTES EMPRISONNÉS

Des solidaires

[Traduit du grec par nos soins de Indymedia Athènes.]


[1Après le double braquage de banques àVelvento (Kozani) au cours desquels ont été arrêtés les anarchistes Andreas-Dimitris Bourzoukos, Dimitris Politis, Nikos Romanos et Yannis Michailidis. Voir ici.

[2Le 28 novembre 2011 un braquage s’est tenu dans la banque agricole de Filota, au nord de la Grèce.

[3Plus précisément, les flics les accusent d’être membre de la Conspiration des Cellules de Feu.