Accueil > Articles > Urbanisme, mixité sociale et gentrification > La guerre entre pauvres ne doit pas avoir lieu

La guerre entre pauvres ne doit pas avoir lieu

mardi 23 novembre 2010

Janvier 2010, un lieu est ouvert àMontreuil. En fait, une maison, un appartement et un entrepôt. Lieu idéal pour la vie collective àlaquelle prétendent les nouveaux habitants, celle qu’ils vont créer là-bas, ouvrant l’entrepôt àdes concerts, des assemblées et des cantines. Depuis qu’il est ouvert, ce lieu a accueilli de nombreuses luttes : féministes, sans-papiers, chômeurs, Rroms, mal-logés...

Quelques semaines plus tard, R. et sa famille tapent àla porte, ils se sont fait virer de l’appartement qu’ils louaient. Ils avaient des vues sur cette maison et demandent s’ils peuvent s’y installer. Assez simplement, l’accord se fait et la famille prend place dans l’appartement attenant.

Après quelques mois, la cohabitation devient difficile. R. pète régulièrement les plombs. Les relations se dégradent. Le dialogue n’étant pas possible, les habitants proposent àla famille de les aider àouvrir un nouveau lieu. Les propositions sont systématiquement refusées par celle-ci. On apprendra que R. loue àune autre famille en galère une chambre dans le lieu qu’il occupe gratuitement. Nous ne voulons pas de relation commerciale quant ànos lieux de vie. C’est pourquoi nous avons décidé d’habiter des maisons inoccupées ; ce marchand de sommeil n’a décidément rien àfaire sous le même toit que nous !

Il y a quelques jours, R. dépasse les bornes. Cette fois, il menace de mort les habitants, essaie de casser la porte de leur maison. Après toutes les tentatives pour trouver une solution, les habitants décident de le mettre àla porte. Ils sortent ses affaires, peu nombreuses étant donné qu’il n’y vivait qu’occasionnellement depuis quelques mois.

R. pète un câble, se rend dans les quartiers d’à-côté, sa femme également, ils clament qu’on les a chassés, qu’on a frappé sa femme, qu’on l’a mis dehors sans raison, qu’il est victime.

Des mecs des quartiers voisins croient àson histoire. Ils le suivent jusque devant la maison. Depuis les attaques se multiplient. Chaque soir, plus violentes. Nous entrons dans une bataille dont nous ne voulons pas.

Les flics semblent s’en réjouir. Ils mettent de l’huile sur le feu. Ils vont même jusqu’àdire àcertains : "Mais qu’est-ce que vous foutez là, allez les défoncer !".

Ils se réjouissent de cette guerre des pauvres contre les pauvres et des divisions qui s’accentuent.

Ils n’ont pas trouvé de meilleure occasion pour se débarrasser du squat sans passer par les voies légales. Nous ne voulons pas de l’intervention de la police, nous voulons engager une discussion avec nos voisins, avec ceux-làmêmes qui nous attaquent, et arriver àcalmer une embrouille basée sur des calomnies.

9 personnes ont été arrêtées par la Police depuis 3 jours, 7 personnes proches du lieu et 2 des jeunes assaillants, ànotre connaissance.

Nous demandons la liberté pour tous !

Trouvé surIndy Nantes.