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La solidarité est une arme : Pointons-la contre l’ennemi !

Solidarité avec les arrêtés de ces dernières semaines en Italie

lundi 13 juillet 2009

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Une opinion publique forgée par les médias, reflet d’une société conforme aux exigences d’un marché en crise. Une masse impassible àla guerre àl’extérieur, guerre àlaquelle elle s’est tristement habituée. Elle en vient alors même jusqu’àapplaudir le développement des stratégies militaires sur le front intérieur.

Des décharges de Naples aux rues des différentes villes italiennes, des détournements de fonds àl’Aquila en passant par les lagers pour immigrés sans permis de séjour, jusqu’aux dispositifs de "protection des sommets internationaux" : il s’agit de situations d’urgences permanentes contrôlées par une armée "engagée dans des missions d’ordre public", il s’agit clairement de bancs d’essais dans une société lancée àtoute allure vers des scénarios toujours totalitaires.

Rien d’étonnant donc si ceux qui défendent l’arme au poing cette désolante réalité répriment toujours plus souvent et intensément ceux qui refusent de se soumettre, ceux qui se rebellent, ceux qui s’insurgent.

 Le 10 juin, six personnes ont été arrêtées entre la Sardaigne, Rome et Gênes. La Digos les suspectait de vouloir "faire quelque chose de gros" contre le G8. Tous sont accusés de port d’arme, association de malfaiteurs àfinalité terroriste, bande armée, et ce, comme par hasard, deux jours avant le verdict contre les communistes arrêtés le 12 février 2007 de la même façon, juste avant une grande manifestation contre la base militaire américaine Dal Molin.

 Vendredi 3 juillet àl’aube, 40 habitations d’anarchistes majoritairement des Abruzzes et du Lazio ont été perquisitionnées par les carabiniers des ROS. Tous sont accusés d’association subversive. Sergio et Alessandro, deux compagnons de Pérouse, sont incarcérés pour tentative de sabotage d’une ligne ferroviaire àgrande vitesse. [Voir Sur les arrestations de deux compagnons anarchistes en Italie]

 Lundi 6 juillet aux premières lueurs du jour, la Digos a arrêté 21 étudiants actifs lors des mobilisations étudiantes àtravers toute l’Italie, les accusant d’avoir participé et organisé les affrontements lors du G8 àl’Université de Turin.

 Vendredi 10 juillet au soir, une rue de Bologne a été bloquée avec des pneus enflammés, dans le même coin deux banques ont été dégradées, une action suivie de jets de peinture, dont un tag incomplet : "Bloquer lorsqu’ils s’y attendent le moins". Un peu plus loin, deux compagnons anarchistes, Robert et Mattia, ont été arrêtés par les flics, mis au comico puis incarcérés àla prison de la Dozza. La "chasse àl’anarchiste" s’est alors déchaînée : qu’ils mangent une glace en ville ou qu’ils fassent pisser leur chien, tous ont été amenés au commissariat et retenus des heures.

Ces attaques du pouvoir ne sont que le dernier acte d’un climat répressif très pesant : fin mai àBologne, un compagnon anarchiste a été condamné à6 mois de prison pour avoir réagi àun énième contrôle de police, d’autres compagnons ont été mis en examen pour dégradations en réunion aggravées, pour avoir collé des affiches sur des murs (pour ne citer que quelques exemples). Sans parler du climat de répression àFerrara [ville proche de Bologne] où incarcérations, arrestations, perquisitions et intimidations ne se comptent plus : jeudi 9 juillet par exemple, 6 compagnons de cette ville ont été gardés au commissariat pendant des heures suite àdes tags contre le G8.

Il est fondamental de placer toutes ces arrestations dans un contexte plus général de stérilisation sociale, afin qu’on comprenne l’importance de défendre non seulement les compagnons, mais aussi en même temps les pratiques pour lesquelles ils ont été arrêtés : reculer signifie aplanir le terrain face àl’avancée de l’ennemi ; diversifier et élargir la solidarité est la meilleure manière de relancer les luttes.

Ce n’est pas pour rien si ces arrestations ont lieu pendant la période du G8 de l’Aquila : ceux qui nous commandent nous envoient un message de menace évident : "Gare au dissensus qui ose briser la barrière de l’assentiment" -et, ajoutent-ils avec un réalisme cynique- "vous pouvez protester, mais dans les rails de l’ordre constitué". Ce qui les effraie est clair.

Du côté de ceux qui, tombés d’un ciel de plomb, choisissent de déclencher la tempête,
Liberté pour tous, liberté tout de suite !

Des anarchistes bolognais.

[Traduit de l’italien, de informa-azione, trouvé sur Cette Semaine]
Lun, 13/07/2009 - 01:14