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Le Père Duchesne

vendredi 18 janvier 2008

Né en nonante-deux Nom De Dieu
Mon nom est père Duchesne
Né en nonante-deux Nom De Dieu
Mon nom est père Duchesne
Marat fut un soyeux Nom De Dieu
A qui lui porte haine Sang Dieu
Je veux parler sans gêne Nom De Dieu

Coquins filous peureux Nom de Dieu
Vous m’appelez canaille…
Dès que j’ouvre les yeux Nom de Dieu
Jusqu’au soir je travaille Sang Dieu
Et je couch’’ sur la paille Nom de Dieu…

On nous promet les cieux Nom de Dieu
Pour toute récompense…
Tandis que ces messieurs Nom de Dieu
S’arrondissent la panse Sang Dieu
Nous crevons d’abstinence Nom de Dieu…

Quand ils t’appellent gueux Nom de Dieu
Sus àleur équipage…
Un pied sur le moyeu Nom de Dieu
Pour venger cet outrage Sang Dieu
Crache leur au visage Nom de Dieu…

Si tu veux être heureux Nom de Dieu
Pends ton propriétaire…
Coupe les curés en deux Nom de Dieu
Fout les églises par terre Sang Dieu
Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu…

Peuple trop oublieux Nom de Dieu
Si jamais tu te lèves…
Ne soit pas généreux Nom de Dieu
Patrons bourgeois et prêtres Sang Dieu
Méritent la lanterne Nom de Dieu…


[La Chanson du Père Duchesne apparaît comme un chant anonyme en 1892. Ravachol la chantait en montant sur la guillotine le 11 juillet 1892 dans la prison de Montbrison. L’exécution interrompit Ravachol àla fin de l’avant-dernier couplet. On y retrouve, àtravers la référence au Père Duchesne et àMarat, les revendications sociales des Enragés et des Bras-nus de la Première Révolution Française. Les travailleurs qui se dressent contre la société de classes y désignent encore leurs ennemis, voués àla lanterne, sous les seules figures traditionnelles du propriétaire et du curé.]