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Prison de Kerkira, Corfou : Lettre de l’anarchiste Polykarpos Georgiadis

À propos des fouilles dans les cellules

samedi 27 avril 2013

Dans un de mes textes publié par le journal "To pondiki" le 28 mars, j’ai repéré deux méthodes que les maniaques de l’autorité utilisent contre les prisonniers indisciplinés et insoumis comme mesures élémentaires d’auto-protection : l’usine des "appels anonymes" et la création de provocations (dans l’argot des prisons, une peau de banane), pour qu’ainsi le prisonnier en soit poussé àun comportement auto-destructeur. Je vais aussi ajouter ici une troisième méthode qui m’a échappé : les fouilles dans les cellules après implantation d’objets illégaux, exécutée dans les règles de l’art ou non. La vérité c’est que cette méthode n’a pas encore été utilisée contre des prisonniers anarchistes mais il y a toujours un début àtout...

Je vais repérer un événement basé sur la logique commune et de làles hommes de loi du mouvement pour les prisons donneront les dimensions juridiques de ce sujet. Plus particulièrement, les trouvailles des fouilles dans les cellules n’auront aucune validité, puisque le prisonnier n’a pas le contrôle de sa cellule 24h/24. Et cela pour deux raisons. La première, parce qu’il a des codétenus desquels il ne peut contrôler les mouvements et deuxièmement parce que les cellules restent ouvertes pendant son absence (durant les heures de travail, de promenade, etc.). Donc la cellule est exposée àn’importe quel moment de la journée àce que n’importe quel prisonnier, pour n’importe quel échange, puisse y implanter n’importe quel objet illégal. C’est ce qu’on appelle "la promesse" : le prisonnier vicieux qui fait le travail des autorités en échange d’une permission, d’une place de travail, de facilités pour une remise de peine, etc. Pour conclure, les poursuites disciplinaires ou juridiques ne peuvent avoir aucune base légale puisque le prisonnier n’a pas le contrôle de sa cellule toute la journée. Le contrôle 24h/24h nécessiterait l’existence de cellules individuelles et non collectives, lesquelles fermeraient lors des heures d’absence du prisonnier.

Récemment, après la décongestion rapide de la prison de Trikala (avec l’évasion des 11), le ministère de la Justice du gauchiste, progressiste et humaniste Roupakiotis a imposé un régime policier dans les prisons, avec des fouilles violentes des EKAM dans les cellules. Dans le cadre de la folie autocratique, nous ne devons pas exclure la possibilité qu’ils utilisent la "méthode de l’implantation" dans les cellules non pas seulement d’anarchistes mais aussi d’autres prisonniers désobéissants, afin de les mettre dans un état de captivité permanente. C’est pourquoi nous devons être éveillés et en alerte, suivons une politique préventive anti-répressive, avant que l’on ne doive courir pour ranger le désordre...

Quant àmoi, ils ont déjàfouillé ma cellule trois fois la semaine dernière sans rien trouver de digne àmentionner (excepté un extrait de La politique d’Aristote qui décrit l’institutionnalisation de l’homosexualité dans la Crète ancienne dans le but d’éviter qu’il y ait trop d’enfants, chose qui a incontestablement choqué les perceptions patriarcales des machos grecs qui ont fouillé la cellule...).

C’est pour cela que toutes les sortes de mafias (criminelles, policière ou judiciaires) ne devraient pas essayer de piéger ma cellule avec des objets illégaux. Personne ne les croira... J’appelle tous les autres compagnons prisonniers àavoir leurs yeux grands ouverts !!!

Les temps sont moches...

Polykarpos Georgiadis
Prison de Kerkyra
2/4/2013

Traduit du grec par nos soins de Indymedia Athènes.