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Suisse : Petons des câbles !

jeudi 13 décembre 2012

« Quoi d’étonnant si la prison rassemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux qui tous ressemblent aux prisons  »

Actuellement Marco Camenisch purge une longue peine en Suisse pour sa participation active àla lutte antinucléaire des années 70 et pour ses délits liés àsa cavale pendant les années 80. En mai 2011, sa demande de remise ne liberté au 2/3 de sa peine (qui est généralement accordée) lui a été refusée. Les motivations portent sur le risque de récidive et annoncent la volonté de le soumettre àl’internement àdurée indéterminée, dès la fin de sa peine, en 2018. En effet, il n’ a jamais regretté ses actes et participe depuis l’intérieur aux luttes écologistes et anti-carcérales.

L’épouvantail de la répression a pour rôle d’effrayer celles et ceux qui refusent de se résigner àleur condition sociale et qui voudraient satisfaire leurs besoins et désirs malgré les lois visant àmaintenir les privilèges des riches et des bons citoyens.

Depuis une dizaine d’années, en occident, le discours dominant en matière d’ordre public est celui de la tolérance zéro. Pour n’importe quel crime le risque de récidive devient l’enjeu principal. Actuellement la prison se base ainsi sur l’idée de réinsertion sociale. « L’anormalité  » de l’accusé a toujours été un facteur aggravant lors d’un jugement. La détention administrative (possibilité de garder quelqu’un en prison au delàde sa peine pour des raisons « psychiatriques  ») existe en Suisse depuis longtemps. Mais l’entrée en vigueur du nouveau code pénal en 2007 a élargi son champ d’application. Maintenant n’importe quel détenu peut subir une expertise psychiatrique qui calcule arbitrairement s’il risque de récidiver ou simplement de ne pas se réinsérer socialement. Dans la pratique ceci se traduit par des « mesures thérapeutiques  » (CP art. 59-61) pour ceux et celles qui sont jugés « soignables  » et par l’internement (CP art. 64) pour celles et ceux qui sont jugées « irrécupérables  ». Ces deux mesures s’appliquent àdurée indéterminée et peuvent ainsi durer une vie entière.

C’est ainsi que Skander Vogt a passé plus de dix ans en prison alors qu’il était condamné àseulement 9 mois pour brigandage. En 2010 il met le feu àson matelas du quartier haute sécurité de Bochuz, les matons et le DARD (Détachement d’action rapide et de dissuasion) n’interviennent pas, délibérément, et le laissent crever.

En juin 2012 un homme subissant l’article 59 menace de s’immoler devant le siège pénitentiaire vaudois àPenthalaz. Il se met le feu lorsque le DARD intervient en lui tirant dessus au flash-ball.

Faut-il attendre ces gestes désespérés pour réagir ? Soyons solidaires face aux matons, aux flics et aux commissions psychiatriques !

Avec Marco Camenisch et toutes celles et ceux qui sont révoltés par ces mesures et qui s’opposent aux prisons.

PETONS DES CÂBLES !

Affiche reprise du Réveil.