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Témoignage audio depuis la prison pour étranger du Canet àMarseille

mardi 11 septembre 2012

Tu étais dans le centre pendant le rassemblement ?

Oui, dedans, on a commencé àcrier, taper sur les portes, on a arraché les
chaises, on a tout fait on a arraché les chaises, elles sont fixées par terre avec des boulons.
La commandante est descendu pour nous calmer,
elle a dit : « ils se servent de vous dehors, vous êtes ici pour 45 jours
maximum, ne vous suicidez pas,... pour 45 jours vos familles ont besoin de
vous  », elle a commencé ànous calmer.

Qu’est-ce que vous en pensez que des gens viennent faire du bruit devant
le centre ?

Ça nous fait du bien, on se sent bien, il y a des gens qui pensent ànous
dehors, il y a des êtres humains qui pensent encore aux autres, ça fait
plaisir, on était très contents.

Ça fait trois jours qu’on n’a pas mangé, parce qu’il y a un collègue qui a
été frappé hier par la police.
Il a été frappé àcoups de poing, àcoups de pied, par terre. Le mec, il
était àpoil.
Y’a un policier qui lui a manqué de respect, il lui a dit : « je t’encule
 », après les policiers lui sont tombés dessus àcoups de pieds, àcoups de
poings, àcoups de matraque , les autres retenus ont jeté la nourriture,
ils ont fait la bagarre, ont fait tombé la porte. Ça, c’était hier soir
(le vendredi 7 sept) à18h. Depuis on refuse de manger, ça fait trois
jours, c’est la grève de la faim. Il y a que deux mecs qui mangent, un
malade du diabète et un vieux, mais nous tous on fait la grève de la faim,
ni on mange, ni on boit. C’est que dans le bloc où il y a l’embrouille,
aujourd’hui, tout le centre n’a pas mangé. On veut faire la grève de la
faim jusqu’au bout. Y’a l’avocate de Achour qui est venu aujourd’hui, il a
déclaré la grève de la faim au docteur, àl’avocate, devant la
commandante.

propos recueilli le soir du rassemblement devant le CRA du Canet à
Marseille, le 8 sept

Comment ça c’est passé pour vous là, pendant le rassemblement ?
Ils se sont calmés parce que vous êtes dehors, ils vont attendre que vous
partiez, comme ça ils reviennent et ils nous frappent. Il y a un policier
noir, il est costaud, il nous frappe, il nous pousse. Mon collègue il a
une trace sur le ventre. Ils ont fait de la merde là. Tous les jours ils
changent les équipes, toutes les équipes, elles nous frappent, elles nous
insultent. On mange comme les chiens.
Tous les jours, là, ça fait trois jours, ils nous font la misère tous les
jours. Tous les soirs ils font la merde.

Pour les blessures, il faut que tous les gens blessés aillent voir le
médecin pour les faire constater.
On l’a fait aujourd’hui, quand on a demandé le docteur pour faire des
certificats médicaux, ils ont dit non, ils ont peur. On fait la grève de
la faim.
Hier, ils ont frappé pour de bon. La vie de ma mère, y’a pas de caméra.
C’est grave.
Ils ont frappé beaucoup de gens, moi et deux collègues, et l’autre, ils
l’ont mis àpoil et ils l’ont traîné jusqu’en bas (àl’isolement) en lui
donnant des coups de pieds dans le visage.