Dans ce monde chaotique, bien
avant que l’administration psychiatrique
n’ait même vent de mon cas,
souvent, seule dans la foule, j’avais
mal. Mal au coeur, au corps, Ã la
pensée, à la tension entre monde
extérieur et monde intérieur. C’est
dans mon corps que je souffrais de cette tension infernale
puisque le corps est l’interface, puisqu’il est celui qui trahit,
celui dont je n’arrivais plus à maîtriser la crispation spasmodique
de la mâchoire, la boule qui se nouait dans ma gorge,
l’air soucieux, l’envie délirante de dire stop, j’arrête je ne peux
plus faire un pas, plus un mouvement sans lui accorder toute
mon attention, toute ma concentration, toutes mes ambitions,
sans y mettre toutes mes forces… Mais cette limite de mes
forces, comment ne pas l’éprouver dans l’état d’épuisement
physique et psychique dans lequel j’étais travaillant quatre jours
à la fac et les trois autres pour un patron. Sans un jour de repos
pendant près de neuf mois…
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Anti-Psychiatrie / Normalité
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Limite, reine de l’asile
27 mai 2010 -
« On va leur taper sur les nerfs nous aussi  »
17 avril 2010J’ai rencontré V. en 2008 à “ L’Etablissement
Public de Santé Mentale †de St Venant (62).
Les récits ci-dessous sont issus d’entretiens et
prises de notes choisis ensemble. -
Les monstres seront tous anéantis
9 mars 2010SOYEZ AUX AGUETS, les tortionnaires de
l’enfance, profs sadiques qui foutent des tartes,
humilient les cancres, abrutissent, discriminent ;
surveillants de cauchemar qui gèrent les enfants
comme des prisonniers, les font taire, les font pas
bouger ; parents qui pensent que leurs enfants
sont des biens, des sous – êtres, à leur merci et Ã
leur service, qui perpétuent l’idéologie mortifère
de la famille ; et tous les bourreaux innocents. -
Depuis petits, déjà ...
5 mars 2010Petits déjà , on nous apprenait que nous avions cinq sens. Il y avait la vue, stoppée de toute part à 50 mètres par les immeubles de béton et les usines ; l’ouïe, qui permet d’entendre des nuées d’abeilles après avoir travaillé sur un marteau piqueur ; l’odorat, pour sentir les fumées des voitures et des centrales ; le goà »t, pour manger des boîtes et des animaux morts ; le toucher enfin, pour bien sentir l’outil, le paquet de pâte, le journal gratuit, ou tout autre objet permettant de « gagner sa vie  ».
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Inactualités sur les drogues
19 janvier 2010, par Alfredo M. BonannoLe stupide et le superficiel, le faible et l’incertain, ceux désireux de l’uniformité à n’importe quel prix, se rallieront sous n’importe quel drapeau, y compris le drapeau révolutionnaire. À mes côtés, sous le même drapeau, je les ai entendus haleter dans des situations trop fortes pour leur goà »t de l’humanitaire, et indépendamment du déguisement mensonger de lion. J’en ai même vu qui cachaient leurs faiblesses derrière des attitudes dignes de juges écraseurs de montagne. Nous avons presque tous besoin d’un appui, je ne dis pas que je ne m’y inclus pas. Je prends un somnifère quand je ne peux pas dormir, je mange trop quand je suis nerveux, et d’autres choses du même genre. Nous ne parlons pas de nos faiblesses, mais de nos attitudes envers ce que nous envisageons être les faiblesses des autres.
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Maladie et Capital
14 octobre 2009, par Alfredo M. BonannoLa maladie, c’est-à -dire le mauvais fonctionnement de l’organisme, n’est pas le propre de l’homme. Les animaux aussi sont malades, et même les choses peuvent à leur manière présenter des défauts de fonctionnement. L’idée de la maladie comme anormalité est un grand classique, développé par la science médicale. La réponse à la maladie, principalement à cause de l’idéologie positiviste qui domine encore la médecine contemporaine, est celle de la guérison, c’est-à -dire, d’une intervention extérieure (...)
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Ca te passera !
11 octobre 2009Ça ira mieux, ça te passera, va voir quelqu’un !
Voici les sempiternels refrains de notre société psychiatrisée et dépressive. Petit individu isolé dans la masse tu es ballotté d’établissements en établissements dès ta plus tendre enfance. Subissant exclusions, compétitions, brimades, autorités, horaires et j’en passe, tu es enfermé dans une prison scolaire où toute remise en cause sera de fait punie par les autorités compétentes. Que ce soit de façon stricte et tangible ou de manière plus insidieuse par les parents, les profs, les directeurs.
Mais pourquoi ? C’est une question à ne pas formuler, à ne pas se poser. Si tu dis que tu ne vas pas bien, que ces choses t’oppressent, on te remettra forcément dans le droit chemin en te disant "mais tu vois c’est comme ça ". Toi bien sà »r tu ne seras pas plus avancé, mais tant pis tu vas plus ou moins continuer à faire ce qu’on te dit. Même que paraît t-il, c’est dans ton intérêt. Rien ne changera avec ton boulot de merde qu’on t’aura imposé, comme ton éducation ; ta haine de la société ne te quittera jamais. -
Education, société et dépression
20 mars 2009Cette Lettre d’Ecila nous est parvenue par courrier de la part d’un lectrice. Profondément révoltés par ce récit douloureux de torture en blouse blanche auquel nous avons fait face en lisant ce texte, nous avons décidé de lui donner un écho à notre échelle en le publiant ici, pour que l’on ne puisse plus, encore aujourd’hui, entendre chanter les louanges de la psychiatrie, véritable torture blanche.
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