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Affiche à propos de la destruction du quartier d’isolement à Bruges
mercredi 29 avril 2009
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La prison n’est rien d’autre que le reflet de la société dans laquelle on
vit. La société elle-même est une vaste prison où la plupart des gens sont
enfermés dans la nécessité de trouver de l’argent, dans l’absence de
perspectives de vie, dans des rôles de servitude et de soumission que les
valeurs dominantes leur ont donnés. Tout comme dans la rue, il y a dans les
prisons, les asiles psychiatriques et les centres fermés, des personnes qui
ne se résignent pas et qui ne perdent pas un certain goà »t pour la liberté et
pour une vie meilleure simplement parce qu’un juge l’a ordonné. Des
personnes qui, quotidiennement, refusent l’humiliation d’obéir aux matons et
aux chefs. Des personnes dans les cerveaux desquelles les murs et les
barbelés de la prison ne sont pas encore imprimés et qui, bien au contraire,
les considèrent plutôt comme des obstacles à franchir. Car la punition que
la société, à travers ses juges et sa justice, leur a offerte, n’est que la
conséquence d’un monde basé sur l’exploitation et l’oppression.
Alors, depuis trois ans déjà , une petite tempête de révolte a laissé des
traces dans des dizaines de prisons et de centres fermés en Belgique. En se
mutinant, en boutant le feu à l’infrastructure carcérale, en attaquant les
gardiens, en s’évadant, certains prisonniers ont retrouvé ce que le système
a voulu leur enlever définitivement : le courage, un désir de liberté et une
audace qui rêve de balayer toute la merde que cette société produit.
Comme réponse, l’Etat a entre autre ouvert deux modules d’isolement à Lantin
et à Bruges, de véritables prisons dans les prisons, pour mieux isoler et
briser les « réfractaires  ». Mais même dans ces cages, certains n’ont pas
perdu le goà »t du combat. Le 2 avril 2009, des prisonniers à Bruges ont
inondé les cellules de ce module et l’ont détruit presque entièrement. A
l’heure où le gouvernement a annoncé ses plans de construction de sept
nouvelles prisons, ils se retrouvent contraints de fermer le module
d’isolement de Bruges. La machine carcérale n’est donc pas si bien rodée
qu’elle parait.
FORCE ET COURAGE POUR TOUS CEUX QUI SE BATTENT POUR LA LIBERTE, DEHORS COMME DEDANS !
ATTAQUONS, NOUS AUSSI, TOUT CE QUI NOUS ENFERME, EXPLOITE ET OPPRIME !