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Affiche de Belgique contre le Travail

vendredi 23 avril 2010

Le travail est avant tout un compromis que nous acceptons pour pouvoir survivre financièrement. Parce que nous n’avons jamais choisi le fonctionnement de ce monde, et parce que nous avons été élevés avec le message qu’il nous fallait ou marcher ou crever.

Le travail nous vole notre temps et notre énergie ! Il essaye de déterminer une partie hallucinante de nos occupations et sollicite en permanence nos corps et nos esprits.

Le travail tend de plus en plus àse confondre avec notre identité. Lorsqu’on nous demande qui nous sommes, on veut en fait savoir ce qu’est notre boulot. Parce qu’en dehors du travail, il ne reste plus grand chose.
Notre statut social est aussi jaugé àla hauteur de notre travail. La société nous fait bien sentir que nous ne valons rien tant que nous ne travaillons pas, et que nous ferions mieux de rentrer dans le rang au plus vite, comme tout le monde.

Le travail s’efforce continuellement àsemer la confusion en nous faisant croire que les intérêts des patrons sont aussi nos propres intérêts ; que nous faisons partie prenante de l’entreprise, que nous devons nous réjouir quand les affaires vont bien (et que l’entreprise fait beaucoup de bénéfices), et que nous devons fournir des efforts supplémentaires quand ça va moins bien.

Le travail nous considérera pourtant toujours comme de la matière jetable. Lorsque les chiffres le demandent on nous jette àla poubelle et nous pouvons alors ànouveau mettre notre dignité de côté pour nous vendre àquelqu’un d’autre.

Le travail est cette chose pour laquelle nous restons àtranspirer dans les salles d’attente d’Actiris [Interim] ou dans les salles d’auditions de l’ONEM. Comme une armée de réserve, nous devons toujours nous montrer prêts àaller au casse-pipe de l’offre et de la demande. Et si nous ne le faisons pas, la menace financière revient vers nous au galop.

Le travail est cette chose sur laquelle les travailleurs crachent quand ils sabotent les machines pour pouvoir rester un jour àla maison.

Le travail est ce que les chômeurs essayent d’éviter par tous les moyens imaginables, que ce soit àl’aide de fausses sollicitations ou d’ingénieux mensonges.

Le travail est cette chose que les braqueurs rejettent quand ils vont chercher l’argent làoù il est. Chez les banquiers ou les bijoutiers, chez ceux qui s’enrichissent sur le dos des autres.

Le travail est ce àquoi ils essayent, encore et encore, de nous contraindre. En tant que soldats àla rescousse de la sainte économie et de son déclin. Une économie de produits et services qui ne nous intéresse peut-être pas, mais qui nous fait quand même un odieux chantage et qui essaye de nous faire plier tous autant que nous sommes.

Refusons ce chantage. Fraudons, volons et sabotons ! Foutons en l’air l’économie et changeons le monde… Pour qu’àtravers notre résistance nous puissions redécouvrir ce que respirer librement veut dire.