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Audience en appel du procès de l’évasion de Palaiseau : Pièce et Bouton cousus de fil blanc

mercredi 20 mars 2013

Le mercredi 20 mars 2013 a eu lieu le procès en appel d’Ibrahim El Louar, condamné àdeux ans d’emprisonnement par le TGI d’Évry le 18 janvier pour “vol et violence en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité de travail de moins de 10 jours†et “soustraction àune mesure d’éloignement“. Il a également été condamné àverser des dommages et intérêts de 1000 et 600 euros àdeux flics.

Après une courte instruction d’un mois, il a été jugé par le tribunal d’Évry, sans bénéficier de l’assistance d’un avocat bien qu’il en ait demandé un. Lors de l’audience les faits ont été requalifiés (de “tentative de soustraction àune mesure d’éloignement et violence ayant entraîné moins de dix jours d’ITT†en “vol et violence en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT de moins de 10 jours†et “soustraction àune mesure d’éloignement“) de façon a pouvoir appliquer la récidive (sur une précédente condamnation pour vol) et donc faire passer la peine encourue de trois àquatorze ans.

Ce jour là, des vidéos des caméras de surveillance du centre ont été visionnées. Comme l’a fait remarquer la défense, le tribunal devait être en possession de “lunettes spéciales qui altéraient sa capacité de vision†. En effet, sur les images que nous avons vu lors de l’audience d’appel, on voit que rien ne s’est déroulé comme l’ont déclaré Pièce et Bouton. Déjà, on ne voit rien (les retenus qui ont dérobé le badge avaient pris le soin d’éteindre la lumière), ou presque : des ombres qui ceinturent un policier (reconnaissable àson uniforme) puis deux policiers qui tabassent quelqu’un dans un couloir. Ibrahim, qui nie depuis le début avoir participé àl’évasion, s’est par contre toujours reconnu dans la personne tabassée. Un PV établi en garde-à-vue constate d’ailleurs qu’il porte de nombreuses traces de coups. Lors de cette garde-à-vue, Ibrahim a essayé de se mutiler avec une lame de rasoir qu’il avait sur lui, ce àquoi les flics ont répondu en le gazant et en l’entravant aux pieds et aux mains jusqu’àce qu’il soit déféré.

Lors de l’audience d’appel àlaquelle une trentaine de personnes étaient présentes en solidarité, l’avocate a plaidé le fait qu’il n’avait pas pu se défendre en première instance et qu’elle-même n’avait pas pu préparer la défense comme elle l’aurait souhaité (pas eu accès aux vidéos, pas pu bénéficier d’un interprète pour s’entretenir avec son client les jours avant l’audience…). Ibrahim n’a pas varié dans ses déclarations. Il a continué àréfuter les accusations des flics et son avocate a pu mettre en avant les nombreuses incohérences existant entre les déclarations policières et les images vidéo. D’ailleurs, lors de l’exposé des faits on remarque que les déclarations des flics ont changé au cours de leurs auditions.

Le procureur a demandé confirmation des chefs d’inculpation et de la peine. L’avocate a plaidé la relaxe. Le jugement sera rendu le 02 avril à13h, sans qu’Ibrahim ne soit extrait.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

Ni prison, ni rétention !

NB : Ibrahim sortait d’une peine de 3 mois de prison pour vol avec violence, il était donc dans un cas de double peine. Ce qui pourrait devenir quadruple peine, si lors de sa sortie de prison il était de nouveau enfermé en CRA. D’autant que lors de cette première condamnation il avait également été condamné àune interdiction du territoire français de trois ans.

evasionpalaiseau@riseup.net