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Caen : Pour l’auto-organisation et l’action directe

Souffler sur les braises

mercredi 4 décembre 2019

Ce texte sera diffusé les prochains jours dans les rues de Caen, pour l’auto-organisation et l’action directe. Il appelle àun comité d’action vendredi à18h àla Pétroleuse (163 cours Cafarelli, Mondeville/Caen), autour du chômage et de la précarité, avec pour bases l’autonomie de nos luttes et la nécessité d’agir, sans entrer dans un ton misérabiliste et en assumant une critique du travail, tant de ses conditions que de son sens. Bonne grève et vive l’anarchie !

« Dans les rues conquises, les gens se sentent heureux. On y danse, on y chante, on y partage des idées, des repas, des sourires.  » Lettre d’un camarade chilien

Une nouvelle offensive des classes dirigeantes a lieu en ce moment même, tant au niveau des retraites que du chômage, après une énième vague de lois renforçant la répression. Cette réforme des retraites vise clairement àfaire durer toujours plus l’exploitation qu’est le travail et àréduire les pensions. Quant àla réforme du chômage, elle vient renforcer le flicage des chômeuses et chômeurs et réduire la durée et le montant des allocations, visant àélargir toujours plus le réservoir de main d’œuvre servile.

Auto-organisation de nos luttes

Si une énième intersyndicale se met en place, il ne faut pas être dupe de ce qu’elles cherchera àreproduire, consciemment ou non : le pouvoir des bureaucrates et aucun changement en profondeur – sous une version néanmoins un peu plus acceptable. La précédente lutte contre la réforme des retraites en 2010 en fut un exemple, où l’inter-syndicale organisait des simulacres de blocage économique négociés avec la Pref. Prévenus àl’avance par nos sympathiques bureaucrates syndicaux, les patrons faisaient évidemment partir les marchandises avant le blocage. Que le mouvement des gilets jaunes ait favorisé l’auto-organisation n’empêcha malheureusement pas àCaen certaines commissions de s’approprier les espaces de décision quitte às’asseoir sur celles prises collectivement lors d’assemblée. Les contours dessinés par la démocratie directe ne suffisent pas àréduire de manière significative les prises de pouvoir de celles et ceux qui savent s’y adapter avec souplesse. Si l’union fait la force, l’unité paralyse. Nous sommes d’autant plus forts et fortes que nous sommes différent·es, imprévisibles et impossibles àranger dans des cases. Nous appelons de notre coté àmultiplier les espaces d’auto-organisation, afin de rester maître·ses de nos initiatives et de nos objectifs, au plus près de nos réalités. Si leur prolifération est essentielle pour que s’exprime la diversité des aspiration de révoltes, il semble aussi important que puissent exister des espaces de coordination d’individu·es en lutte.

Multiplier les actions directes

Créer des caisse de grève pour mettre le plus de gens possible dans la rue, organiser de blocages économiques, multiplier les sabotages (par exemple les valves des camions-citernes étaient cassées pendant la précédente lutte contre une réforme des retraites pour contribuer àla pénurie d’essence), tenir la rue et détruire ce qui nous détruit… comme cela s’est déjàfait début janvier 2019 et comme peuvent nous l’inspirer les révoltes qui essaiment dans la monde, notamment au Chili. En quelques semaines, plus d’un tiers des supermarchés ont été pillés et incendiés ou saccagés, les stations de métro réservées àla bourgeoisie mises hors service, des bâtiments publics, des commissariats, des péages autoroutiers, des banques, des locaux de parti, etc. ont été attaqués. Même les antennes téléphoniques ont été prises pour cible afin de couper les communications du pouvoir. Quelques hackeurs bien inspirés ont diffusé les données personnelles des gendarmes locaux. La révolte chilienne a commencé àdétruire des pans de leur monde d’exploitation et d’oppression, et rappelle que cette lutte est globale et peut se passer de leaders et de représentant-es.

Nous appelons ainsi àun Comité d’action sur le chômage et la précarité, vendredi 6 novembre à18h àla Pétroleuse (163 cours Caffarelli, presqu’île de Caen, près des dépôts pétroliers)

[/ Des révolté·es. /]

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