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Comme les chiens fidèles de leurs patrons

Lettre d’Ilias Karadouman depuis la prison de Halkida en Grèce

samedi 27 avril 2013

Le 06 avril 2013, dans la prison d’Halkida où je suis emprisonné pour la découverte d’un téléphone portable, je me suis retrouvé soumis àune fouille, entouré de 18 (!) matons dans ma cellule - bien sà»r la moitié d’entre eux jouaient les flics en civil, souhaitant me terrifier en me faisant croire àun scénario où les flics d’Halkida se seraient eux aussi mobilisés pour mon contrôle de routine, alors qu’ils m’étaient parfaitement identifiables comme étant des employés de la prison -, puis j’ai été emmené àl’isolement - sans décision du conseil de la prison – où je suis encore au moment où j’écris cette lettre.

La décision du conseil, qui a jugé que j’avais commis une infraction disciplinaire, a imposé un transfert vers une autre prison. Malgré cela je continue àme trouver au mitard et je ne suis pas autorisé àretourner dans ma cellule avant mon transfert. En solidarité avec mon traitement discret, mon codétenu qui a protesté face àce traitement spécial envers moi a été traité de la même manière, a pris la même punition et se trouve avec moi dans la cellule d’isolement.

Le gardien-chef de la prison d’Halkida nommé Tasos Xydis, tortionnaire connu pour d’anciennes affaires, a été le catalyseur de ma poursuite, l’invoquant au nom de mon action pour le mouvement dans les prisons, de ma communication avec le monde du dehors et de mon choix de ne me soumettre àaucun d’entre eux. Il est malheureusement vrai que leur but principal est d’imposer leur autorité personnelle sur l’ensemble des prisonniers, créant les règles et les rôles de chacun.

Je mentionne tout cela parce qu’il est important de décrire ce qui m’est arrivé, non pas que je vise àêtre victimisé ni àrévéler une différence, mais parce que de tels actes sont réalisés dans le cadre d’une politique nouvelle encore plus extrême et fasciste qui va s’imposer dans les prisons, faisant des prisonniers, sans parler de ceux qui résistent, des cobayes du nouveau totalitarisme et des réflexes de la société, afin pour eux de diffuser aussi ces tactiques en-dehors des murs. Les EKAM semblent déjàjouir de l’asile, ils apparaissent dans toutes les prisons et représentent un nouveau type de super-maton, ils torturent quotidiennement les prisonniers et viennent dans leurs cellules avec de fausses excuses, jouant leur rôle comme les chiens fidèles de leurs patrons. Les excuses mensongères àpropos des évasions et de l’insécurité sont une justification de plus pour leurs sales plans et leur diffusion totale.

RÉSISTANCE JUSQU’À LA DESTRUCTION COMPLÈTE DES PRISONS
LA PASSION POUR LA LIBERTÉ EST PLUS FORTE QUE TOUTES LES CELLULES

Ilias Karadouman
Prisonnier en attente de transfert
Prison d’Halkida.

Traduit de l’anglais par nos soins de ActForFreedom.


Mise àjour sur la situation dans les prisons :

Le lundi 15 avril 2013, un nouveau raid des EKAM s’est tenu dans la prison de Grévéna. Les prisonniers ont été battus, ont reçu des décharges de tazer, ont été mis ànu et forcés àmarcher àquatre pattes.

Après les raids dans les prisons de Trikala, Malandrino, Giannena, Domokos, Koridallos et Grévéna, le samedi cette dernière a de nouveau été fouillée par les EKAM. Leur pratique est la même partout, tabassages, humiliation, destruction des cellules. Plus spécifiquement, lors de leur dernière opération dans la prison de Grévéna, les EKAM étaient cagoulés, tiraient les prisonniers hors de leurs cellules en les battant avec des bâtons mais aussi des tazers, les faisant marcher àquatre pattes, ils les ont menottés puis emmenés au gymnase de la taule. Alors que les prisonniers étaient nus et menottés au gymnase, les EKAM ont détruit leurs cellules sous prétexte de recherche.

Traduit de l’anglais par nos soins de ActForFreedom.