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Espagne : Des nouvelles et quelques mots de la compagnonne arrêtée le 13 avril pour braquages

mercredi 8 juin 2016

Il y a àpeine quelques jours, lorsque nous croyions que la compagnonne arrêtée le 13 avril allait être extradée, la nouvelle de l’Audiencia Nacional nous est arrivée, avec la décision de reporter d’un mois de plus sa remise aux mains de l’État allemand, répondant ainsi àune demande émise par la défense basée sur les démarches de mariage que la compagnonne avait commencé avant sa détention. Juste au moment de connaître cette décision la compagnonne a été transférée àla prison pour femmes de Brieva (Avila), où nous pensions qu’ils voulaient la préparer pour son vol pour l’Allemagne. Depuis là-bas elle nous a fait passer cette lettre dirigée àl’extérieur. Actuellement la compagnonne est de nouveau dans la prison de Soto del Real (àMadrid) en isolement et elle partage la cour avec d’autres prisonnières, au minimum jusqu’au 30 juin, date de fin du report qui doit lui permettre de se marier. En attendant nous lançons un appel àcontinuer de se solidariser avec elle dans la rue, àmontrer notre soutien pour tous ceux qui luttent en prison, et notre plus profond mépris pour ce système qui les garde séquestrés afin de défendre leur ordre misérable.


Lettre écrite le 1er juin depuis la prison de Brieva :

Compagnons et compagnonnes, j’écris depuis la prison de Brieva, àAvila, où ils viennent de me transférer après un mois et demi passé àla prison de Soto del Real àMadrid, toujours en FIES et en régime d’isolement. J’aurais voulu écrire il y a quelques jours, mais toute communication et information sont très lentes et limitées, et pour cette raison je n’ai pas pu le faire jusqu’àmaintenant.

Je remercie profondément toutes les preuves et gestes de solidarité et de soutien. Je les ai senti tellement forts qu’ils ont traversé les murs, les barreaux et tout le système de contrôle et de sécurité. Ils auront beau essayer, ils ne pourront jamais rompre ou freiner notre volonté et notre décision de nous rebeller contre ce monde de misère totale dans lequel ils nous obligent àvivre.

Ce sont précisément les conditions les plus difficiles qui nous procurent le plus de force et de détermination pour continuer et affà»ter les nombreux fronts de combat que nous menons, autant ici àl’intérieur qu’àl’extérieur. Les luttes pour la libération de tout type d’oppression et d’autorité sont multiples, comme le sont les méthodes et les pratiques justes et légitimes. Depuis le simple refus de l’autorité jusqu’àl’attaque ou l’expropriation d’une banque, qui sont des exemples parmi beaucoup d’autres. Ce qui compte dans les actions est toujours qu’elles puissent s’expliquer et se comprendre par elles-mêmes : pour leurs objectifs, buts et valeurs.

Lorsque les différentes luttes se connectent les unes avec les autres dans un contexte plus large, elles se complètent et se renforcent, et surtout, elles rompent avec la division de l’habitude et du personnel dans le politique, parce que toutes les décisions que nous prenons dans nos vies personnelles finissent par être politiques, de même que les décisions politiques que nous prenons touchent directement nos vies personnelles.

Bien que c’est évident que nous devons faire attention au moindre de nos pas pour ne pas tomber dans les griffes de l’État et ses laquais, nous savons que lutter n’est pas gratuit, vu que l’État et les médias répondent chaque fois un peu plus par la répression et la chasse médiatique envers toutes celles et ceux qui les affrontent.

Je suis toujours ici, mais ils vont certainement m’extrader bientôt en Allemagne. Je me sens forte et motivée pour affronter cette situation et tout ce qui viendra. Avant tout je suis fière de nos idées, nos valeurs et nos pratiques anarchistes et de la vie que nous choisissons àun moment et que nous continuons de choisir chaque jour …

Force et solidarité àtous ceux et toutes celles en lutte, poursuivies et prisonnières !
La lutte continue, ils ne pourront jamais nous arrêter !

01/06/2016, depuis le Centre Pénitentiaire de Brieva, à vila, État Espagnol.


Lettre en solidarité avec les émeutes qui font suite àl’expulsion du squat el Banc Expropriat.

Aux compagnons et compagnonnes de la Banc Expropriat [Ndt : la « Â banque expropriée  », un squat de Barcelone expulsé en mai dernier] et toutes les personnes solidaires en lutte dans la rue.

Je pense àvous et je vous envoie toute ma force et solidarité depuis la prison de Soto del Real, àMadrid. Depuis la distance, en étant ici, je ressens, d’un côté, tellement de rage pour l’expulsion, la brutalité policière et la manipulation des médias (bien que cela soit normal et prévisible), mais d’un autre côté je ressens tellement de joie et de fierté face àla résistance et les réponses de lutte que vous avez mené dans la rue .

Nous savons bien que ce sont l’État et les banques qui nous volent, et qu’ils nous ont toujours volé, depuis qu’existe l’argent et son accumulation. Dès lors, l’expropriation est toujours légitime et nécessaire, et c’est pour ça que cela a été une si bonne chose d’exproprier cette banque et d’en faire un espace d’autogestion et de luttes collectives, contre le système et la logique capitaliste.

Ils peuvent nous expulser de nos espaces, nous matraquer ou nous emprisonner, mais ils ne pourront jamais casser ou freiner notre volonté et décision de nous rebeller contre ce monde de misère.

Je vous souhaite beaucoup de force et de courage.
La lutte continue !
Ils ne pourront jamais nous arrêter !
Vive la Banc Expropriat !

Plus d’informations : solidaritatrebel.noblogs.org | solidaritatrebel(arroba)riseup.net

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo.]

Solidarité avec la compagnonne arrêtée le 13 avril pour braquages (Espagne/Allemagne) !