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France/Italie : Liberté pour Carla !

dimanche 30 août 2020

Carla, introuvable depuis le déclenchement de l’opération Scintilla et l’expulsion de l’Asilo Occupato du 7 février 2019 a malheureusement été arrêtée. Elle était recherchée dans cette affaire et un mandat d’arrêt européen avait été émis àson encontre.

Près de Saint-Etienne, dimanche 26 juillet vers 19h, dans la rue, une dizaine de policiers armés de la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention) et de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) surgissent de tous les côtés, arrêtent Carla et braquent les autres personnes présentes avec des fusils d’assauts. Menottée au sol, elle est ensuite embarquée dans une des voitures pour être emmenée au commissariat de Saint-Etienne où arrivera la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) de Paris quelques heures plus tard. Le reste des personnes n’a pas été contrôlé.
Carla était àpriori repérée et surveillée depuis plusieurs jours.

Après une première nuit en garde àvue, elle est transférée dans les locaux de la SDAT àParis, où elle dormira jusqu’àl’audience de ce mardi 28 juillet àla cour d’appel de Paris. Après un passage devant l’avocat général (procureur) et suite àson refus de fournir des informations sur sa cavale, elle est incarcérée àFresnes le temps de la procédure d’extradition en Italie.
Quelques proches ont réussi àla voir et àla saluer alors qu’elle attendait l’audience, menottée dans une voiture de la SDAT garée dans l’enceinte du tribunal.

Une seconde audience publique aura lieu le lendemain après-midi devant la Chambre d’Instruction, au cours de laquelle elle confirmera son accord pour un transfert vers Italie. Cela devra se faire dans les dix jours suivants la décision, date possiblement prolongée àcause des mesures sanitaires en vigueur. Selon cette estimation, elle arriverait dans les geôles italiennes àla mi-aoà»t.
Elle est actuellement dans le quartier des arrivantes, forcée àun isolement sanitaire de deux semaines dà» au coronavirus. Peu après son arrivée, elle a pu appeler des proches, raconter sa garde àvue et informer qu’elle tenait bon et gardait le moral.

Pour rappel, six personnes ont déjàété incarcérées dans cette enquête, qui débute àla publication et àla diffusion de la brochure « I cieli bruciano  » recensant les collabos de la machine àexpulser italienne. D’après la presse, 21 attaques incendiaires et explosives sont recensées entre 2015 et 2018. L’accusation principale est association de malfaiteurs, mais des appels successifs font tomber cette accusation et la plupart des inculpé·e·s sortent de prison dans les mois qui suivent.

Jusqu’ici, seule Silvia se trouvait encore sous mesure préventive, avec une interdiction de se rendre àTurin, après huit mois entre prison de haute sécurité et isolement, une grève de la faim d’un mois, et 4 mois aux arrestations domiciliaires. Comme Carla, elle est accusée de transport et dépôt de matériel incendiaire devant des distributeurs de La Poste (italienne), sur la base de reconnaissance anthropométrique.

Que ce soit elle ou d’autres qui se soient attaqué-e-s directement àcette machine àenfermer et àexpulser importe peu, continuons ày mettre des bâtons dans les roues et soyons solidaires de celleux accusé-es.

Liberté pour tou.te.s ! A bas toutes les prisons !

[Repris de Marseille Infos Autonomes.]


Poursuivie par les autorités italiennes, dans le cadre de l’opération "Etincelle", qui visait la répression d’une campagne contre les collabos de la machine àexpulser, Carla avait réussi àéchapper àla police pendant plusieurs mois. Collaborants activement avec leurs homologues français, les flics italiens lui ont finalement mis le grapin dessus dimanche 26 juillet, après une longue enquête transfrontalière, alimentée àgrands renfort de moyens humains et de capitaux. Pour manifester notre solidarité avec Carla, nous avons redécoré la facade du consulat italien àMarseille. Manifestons partout notre solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent contre les frontières, la machine àexpulser et ses collabos ! Continuons les luttes !

L’opération Etincelle débute àla publication et àla diffusion de la brochure « I cieli bruciano  » recensant les collabos de la machine àexpulser italienne. D’après la presse, 21 attaques incendiaires et explosives sont recensées entre 2015 et 2018. Dans le cadre de cette opération, sept mandats d’arrêts sont délivrés et six des sept personnes inquiétées se retrouvent en détention provisoire pendant plusieurs mois. Elles sont accusées d’« association de malfaiteurs àvisée subversive  », joker de l’arsenal répressif italien, fréquemment utilisé dans les dernières décennies contre des compagnon-ne-s. Des appels successifs font tomber cette accusation et la plupart des inculpé·e·s sortent de prison dans les mois qui suivent. Jusqu’ici, seule Silvia se trouvait encore sous mesure préventive, avec une interdiction de se rendre àTurin, après huit mois entre prison de haute sécurité et isolement, une grève de la faim d’un mois, et 4 mois aux arrestations domiciliaires. Comme Carla, elle est accusée de transport et dépôt de matériel incendiaire devant des distributeurs de La Poste (italienne), sur la base de reconnaissance anthropométrique.

Pendant ce temps, Carla reste introuvable. Collaborant étroitement avec la police française, les autorités italiennes mettent en place une enquête transfrontalière qui ne lésine pas sur les moyens -capitaux et humains- pour tenter de la retrouver : surveillances rapprochées, coups de pression multiples. Cette enquête aboutira le 26 juillet àl’arrestation de Carla près de Saint-Etienne, par une dizaine de policiers armés de la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention) et de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure).

Dans cette période où le manque de moyens s’est fait cruellement sentir dans le domaine de la santé publique, les Etats préfèrent sans surprise, concentrer leur énergie et leur argent pour réprimer ceux et celles qui refusent leur monde et son lot d’injustices. Pour exemple, le chantier du train àgrande vitesse (TAV), contre lequel luttent massivement les habitants du Val de Susa, a repris dès la fin du confinement, entraînant un coà»t de sécurisation des travaux démentiel. D’après le site No-Tav, 500 mètres coà»tent le même prix que la construction d’un hôpital de 1 200 lits. Si nous ignorons le coà»t de l’opération Etincelle, il est évident que cela se chiffre en milliers d’euros. Un coà»t auquel les autorités françaises n’ont pas hésité àparticiper, démontrant encore une fois que la priorité des États reste la défense des intérêts de ses représentants, au détriment de celui des populations qu’ils gouvernent.

Et en matière d’intérêt, la répression de l’immigration reste une actualité intensive et rentable pour l’Europe et beaucoup de ses entreprises actuellement en récession économique, suite àla crise sanitaire. Les 22 et 23 juillet a eu lieu àVienne une rencontre pour la "lutte contre l’immigration clandestine" àlaquelle participaient les ministres de l’intérieur d’Allemagne, d’Autriche, Danemark, de la Grèce, de la Slovénie, de la République tchèque et de la Hongrie, des représentant·e·s de la Suisse, de la Commission européenne, de FRONTEX (Agence européenne des frontières et des garde-côtes) et de l’ICMPD (Centre international pour le développement des politiques migratoires). Rien de nouveau sous le soleil, puisque cette rencontre fà»t simplement l’occasion de réaffirmer et perfectionner l’étroite collaboration entre les autorités de l’espace Schengen et leurs agences et institutions communes (FRONTEX, etc), en matière de gestion des procédures d’asile et surtout des expulsions. Cette actualité démontre encore une fois l’importance du rôle de la gestion des frontières et de la machine àexpulser dans la protection d’un système dans lequel nos vies valent moins que leurs profits.

Pour manifester notre solidarité avec Carla et avec toutes celles et ceux qui luttent contre les frontières, la machine àexpulser et ses collabos, nous avons redécoré la façade du consulat italien àMarseille. Nous voulons que cela soit un premier pas d’une campagne de solidarité que nous espérons large !

Plus que jamais, soyons solidaires de Carla et de toustes celles et ceux qui luttent contre la machine àexpulser et leurs collabos ! Manifestons partout notre solidarité avec Carla et tout.es les enfermé.e.s en visant les autorités italiennes et françaises ! Continuons partout la lutte contre les frontières, la machine àexpulser et ses collabos ! Liberté pour tou.te.s ! A bas toutes les prisons !

[Repris de Marseille Infos Autonomes.]