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Italie : Récapitulatif de la situation des compagnon-ne-s inculpé-e-s dans l’Opération Ardire

jeudi 20 février 2014

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Le 13 juin 2012 sous le nom d’« Opération Ardire  », en plus d’une quarantaine de perquisitions, sont mis en détention préventive huit anarchistes en Italie (Katia, Sergio, Alessandro, Giuseppe, Paola, Giulia, Stefano et Elisa) et deux àl’étranger (Marco Camenisch et Gabriel Pombo da Silva, respectivement prisonniers depuis 23 et 29 ans l’un en Suisse et l’autre en Espagne).

Avec l’accusation des articles 280bis, 270bis et 302 [1], ces huit compagnon-ne-s sont maintenant hors de prison.

Depuis l’année dernière désormais ce sont deux parquets qui s’occupent de ces dangereux-ses « Â terroristes  ». Conçu par la procureur Comodi de Pérouse, le château accusatoire a en effet été en partie hérité par la procureur Pradella, du parquet de Milan.

Durant l’été 2012, Stefano et Elisa doivent être libérés mais il ne leur est pas permis de sortir de prison car ils reçoivent simultanément un autre mandat d’arrêt, toujours de la procureur Comodi, qui improvise àdéfaut d’autre chose un « Â danger de fuite  » pour justifier la seconde arrestation en un mois et demi.

Pour eux, tout recommence depuis le début, et en septembre, pendant une nouvelle audience de Riesame [Tribunal qui décide des mesures préventives, NdT], le parquet de Pérouse se déclare territorialement incompétent et celui de Milan lui succède.

En décembre 2012, pendant la cassation, la déclaration d’incompétence territoriale du parquet de Ombrie [région de Pérouse] est officialisée également pour Giuseppe, Sergio et Katia, et cette dernière est libérée immédiatement sans aucune restriction.

À partir de ce moment, les deux procédures semblent être indépendantes, et tandis que Katia, Sergio, Giuseppe, Stefano et Elisa constituent le « Â filon milanais  » des enquêtes, Alessandro, Paola et Giulia sont toujours sous enquête du parquet de Pérouse avec un cas particulier : Alessandro (pour des motifs qui nous sont inconnus et que nous ne voulons pas comprendre puisqu’il n’est pas intéressant d’entrer dans les méandres de la loi) est sous la juridiction des deux parquets.

Respectivement en février et en mars 2013, l’arrestation domiciliaire est concédée àPaola et Giulia puis est supprimée sans plus aucune restriction le 13 juin 2013, après exactement un an de détention préventive.

Ce même jour, les cages s’ouvrent également pour Alessandro et Giuseppe, auxquels sont par contre imposées ces restrictions : interdiction de sortir du pays, domicile obligatoire et pointage deux fois par jour (!!!). À ces mêmes restrictions sont aussi soumis Stefano et Elisa, libérés le 7 septembre, et Sergio, sorti de prison le 20 décembre.

Actuellement, donc, quatre compagnons et une compagnonne sont encore soumis àces lourdes restrictions.

Le 17 janvier 2014 àPérouse, l’audience préliminaire a eu lieu pour Alessandro, Paola et Giulia après avoir été renvoyée plusieurs fois : « Â non-lieu pour l’accusation du 270bis  »Â ! Restent les accusations de dommages avec la circonstance aggravante de terrorisme. Malheureusement, les restrictions pour Alessandro ne changent pas puisqu’il est aussi sous l’enquête du parquet de Milan, ce dernier n’ayant pas encore clos les enquêtes préliminaires après plus de trois ans.

La situation de Marco et Gabriel n’est pas encore assez claire pour pouvoir se hasarder àune véritable mise àjour. En un an et demi, Marco n’a de fait reçu aucun mandat de capture et son nom paraît « Â seulement  » dans l’ordre de mise en détention préventive originel. Par contre, ils n’ont jamais oublié de rappeler àGabriel son « Â dà»Â Â » àla « Â justice  » italienne, mais ni l’Allemagne (où il était détenu au moment de l’opération répressive) ni l’Espagne n’ont accordé son extradition en Italie malgré des demandes explicites.

Elisa Di Bernardo.

[Traduit de l’italien par nos soins de Radioazione.]


[1« Â attentat  », « Â association subversive  » et « Â incitation  », le tout àfinalité terroriste, mais les accusations ne sont pas les mêmes pour tou-te-s malgré le dénominateur commun même secondaire du 270bis