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L’incarcération est une torture permanente

lundi 28 novembre 2011

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Soixante prisonniers de la première aile de la prison de Korydallos en Grèce ont refusés de remonter en cellule et ont transmis une déclaration de solidarité au sergent des matons, ainsi qu’àl’extérieur. Voici une traduction de ce communiqué qui nous parle bien au-delàdes murs et des frontières :

Nous vivons dans des conditions sordides, les uns sur les autres, dans des espaces sales, nous nous lavons avec de l’eau glacée. Nous mangeons des demi-portions de bouffe bouillie pleine d’eau. Nous n’avons pas suffisamment accès aux soins medico-pharmaceutiques. Nous faisons face àune justice sadique qui nous imposent des sentences exhaustives.

Et cela ne s’arrête pas là

Le 14 novembre 2011, nos amis Junan Leith et Elias Rivon qui ont été transférés àla cour d’appel de Loukareos après une empoignade avec les porcs des EL.AS (flics), ont été brutalement tabassés et transférés au département de l’immigration où ils ont été tabassés ànouveau, cette fois ci alors qu’ils étaient menottés. Ils sont revenus àla prison avec des membres et des cotes cassés ainsi que des marques de coups sur tout le corps.

Le 17 novembre 2011, notre ami, l’anarchiste Rami Syrianos est mis àl’isolement àla prison de Diavata àcause de son refus de subir l’humiliation des fouilles ànu par les matons. Aussi, parce qu’il y avait un rassemblement de solidarité àl’extérieur de la prison, l’administration craignant le pire, elle a effectué un transfert surprise du compagnon àNigrita Serres. C’est alors que Le 19 novembre 2011, après qu’il ait ànouveau refusé ces coups de bâtards de l’administration pénitentiaire, le sergent et deux autres matons ont envahi sa cellule d’isolement et après l’avoir immobilisé, l’ont déshabillés de force.

Au même moment, notre ami et membre de la Conspiration des Cellules de Feu Giorgos Polydoros, emprisonné depuis huit mois et déjàtransféré dans cinq prisons différentes après avoir subit de longues périodes d’isolement pour son refus de l’humiliation des fouilles ànu, a été remis àl’isolement, en ce moment-même àla prison d’Halkida.

Pour finir, le 6 novembre 2011 ont été transférés de la prison d’Amygdalezas, sept migrants de 17 à20 ans. 4 àAttico, et les trois autres àl’hôpital de Thriasio avec de sévères brulures après l’incendie de leur cellule, ils sont toujours hospitalisés/incarcérés. Le ministère s’est contenté d’un frugal communiqué pour dire qu’ils avaient mis le feu eux-mêmes. Il ne parle bien sur pas de ce que les officiers en service ont pu faire là.

Nous ne pouvons pas parler d’autres incidents individuels. Nous expérimentons quotidiennement la torture physique et psychologique, dans les blocs, chez les EL.AS, dans les prisons, les camps pour « migrants illégaux Â ».

Nous réalisons cette action pour déclarer que nous sommes unis contre leur sauvagerie, pour informer « hors des murs Â » de ce qui se passe chaque jour dans les cellules dans lesquelles ils nous enferment.

SOLIDARITÉ, ORGANISATION, DIGNITÉ

[Traduit de l’anglais par Base de Données Anarchistes.]

Pour mémoire : Communiqué des prisonniers de la prison de Korydallos, mai 2011.