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La Haye (Pays-Bas) : Un anarchiste de nouveau inculpé pour « incitation àl’émeute  »

vendredi 22 décembre 2017

Dans la soirée du 15 décembre, un compagnon a été arrêté àSchilderswijk àLa Haye. Il a été arrêté pour avoir prétendument diffusé un tract au sujet de l’affaire de Mitch Henriquez. Il est accusé « d’incitation àl’émeute  » et sera donc placé en garde-à-vue cet après-midi. Il est pour le moment détenu au commissariat de De Heemstraat.

Le 21 décembre, le tribunal rendra son verdict au sujet des deux flics qui ont étranglé àmort Mitch Henriquez il y a deux ans.

Maintenant que divers textes circulent au sujet de ce meurtre, les flics semblent vouloir empêcher la diffusion de n’importe quelle analyse sur cette affaire. Ce n’est pas la première fois que des anarchistes sont suspecté.e.s « d’incitation àl’émeute  ». L’an dernier, un compagnon a été inculpé pour avoir collé un bulletin anarchiste.

Les juges ne nous protégeront jamais de la police ! Il n’y a que nous qui pouvons le faire ! Nous voulons voir notre compagnon ressortir libre !

Solidarité et rage !

Le texte du tract incriminé :

L’affaire Mitch Henriquez. Une analyse du procès et un appel àrésister

Le mois dernier, les deux flics ayant étranglé àmort Mitch Henriquez il y a deux ans sont passés en procès. Tout de suite après la mort de Mitch Henriquez, il était évident pour la plupart des gens qu’il avait été brutalement assassiné par un groupe de flics. Pendant des jours, une révolte a fait rage dans le quartier de Schilderswijk àLa Haye et la police a été attaquée. Le procès a duré pendant cinq jours. Ceci est une analyse du procès ; un procès au cours duquel les flics sont protégés par l’État, représenté par l’Officier de Justice, qui a demandé une condamnation sans peine.

Après beaucoup de pression, le procureur général a lancé une procédure àl’encontre des policiers impliqués dans ce meurtre. Durant le procès, il était flagrant que l’enquête n’a pas été réalisée correctement. La famille de Mitch a dà» elle-même fournir la preuve de la vidéo en haute-qualité. On a su plus tard que le ministère public était déjàen possession de cette vidéo mais qu’il ne l’avait pas ajouté au dossier en tant que preuve. Ceci est juste un exemple quant àla manière dont le ministère public a « sérieusement  » mené l’enquête. Ce qui est aussi pertinent, c’est que les flics inculpés du meurtre n’ont pas passé un seul jour en prison. Ils ont même pu communiquer librement entre eux et avoir le même avocat. Ils ont donc pu ajuster leurs dépositions les uns aux autres.

Les flics inculpés restent toujours anonymes. Pendant le procès, ils ont déclaré qu’ils s’étaient sentis menacés avant même que Mitch ne plaisant sur le fait qu’il ait une arme. Ça sautait aux yeux, qu’àpartir de leurs déclarations, ils savaient que Mitch plaisantait. Selon le ministère public, ils ont menti au sujet de la potentielle menace initié par une arme et ont donc fait usage de la force inutilement. Malgré cela, le procureur a demandé une condamnation sans peine. Les juges ont prétendu que les flics avaient déjàbien assez enduré ces deux dernières années et parce que deux chercheurs ont prétendu que Mitch était mort àcause d’une forte montée de stress plutôt que par étranglement. Le soit-disant « syndrome de stress  », présenté comme la cause de la mort, ne peut pas être déterminé comme étant la cause de la mort après le décès, qui ne serait jamais arrivé si la police n’avait pas fait un usage excessif de la force.

Peu importe ce qui s’est passé, Mitch ne serait pas mort si la police n’était pas intervenue. Mitch est mort aux mains de la police, rien d’autre.

Pour comprendre ce procès, il est nécessaire de voir que toutes les institutions qui ont travaillé sur ce procès sont des institutions d’État. Le procureur général, les juges d’instruction, les juges, tous servent l’État. Bien que ces institutions s’occupent de cette affaire, il est évident que les flics, qui servent aussi l’État, seront protégés. Il n’y a aucune coïncidence dans le fait que le flic qui a tué par balle Rishi, 17 ans, ait été acquitté et que le procureur n’ait demandé aucune peine pour les flics qui ont tué Mitch. Nous ne devrions pas attendre d’obtenir justice de la part d’une seule de ces institutions, ni même leur faire confiance ou de reposer nos espoirs sur eux. La violence de la police fait partie de l’État qui nous opprime chaque jour. Aucun juge ne changera cela, ni même lorsqu’un verdict va être rendu ce 21 décembre. C’est donc ànous de se révolter. Avec les meurtres de Rishi Chandrikasing, Ihsan Gurz et Mitch Henriquez, encore frais dans nos mémoires, nous sommes sà»rs d’une chose : si nous ne faisons rien, nous pourrions être les prochains.

Les juges ne nous protégeront pas de la police ! Nous sommes les seul.e.s àpouvoir le faire !

[Traduit de l’anglais de Autonomen den Haag par Sans attendre demain.]