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Le meilleur des mondes nucléaire - 2ème partie

dimanche 5 février 2012

Fessenheim - Le 04 juillet dernier l’ASN, autorité de
sà»reté nucléaire a estimé que le plus vieux réacteur de
France, le N° 1 de Fessenheim, en service depuis 77, était
apte àêtre exploité dix années supplémentaires.
Au moment même ou les stress-test issus de Fukushima
battent leur plein, l’’Etat le plus nucléarisé du monde envoie
un message clair : pas de frein sur le nucléaire.
Depuis de nombreuses années, la centrale accumule de
nombreux incidents et défauts de sécurité. Elle reste gravée
dans la mémoire collective pour son refroidissement
aux jets d’eau lors de la canicule de 2003.
L’arrêt de cette centrale aurait pu être l’os que le Parti
Socialiste aurait donné àronger àses alliés écologistes. Ses
nombreuse avaries la rendant économiquement peu rentable…

Pérou - En juillet dernier, un conflit violent a opposé
,dans la région de Puno, au sud du pays, aux abords du
lac Titicaca, les paysans quechuas et aymaras au gouvernement
péruvien dirigé par Alan Garcia.
Le gouvernement, en fin de mandat, avait cédé des
concessions minières àune compagnie canadienne, expropriant
ainsi de leurs exploitations agricoles les population
indiennes qui vivaient sur ces terres depuis des siècles.
Les compagnies minières ont dans leur viseur des gisements
d’or, de cuivre, de zinc, mais également d’uranium.
L’exploitation des mines d’uranium est un enjeu stratégique
et économique majeur qui oppose de par le monde
les principales compagnies liées au nucléaire et les Etats
qui les soutiennent.
Et comme pour le Niger àArlit, exploité par AREVA, ce
sont les autochtones qui paient au prix fort la note.
En juillet les morts et les blessés s’accumulent suite aux
piquets de blocages économiques et àla grève organisés
par les indiens. Les indiens Aymaras organisent alors pendant
42 jours un blocus de la frontière bolivienne. Tandis
qu’une grève de 48 heures organisée par la communauté
Azangaro paralyse en partie Juliaca, principale ville de la
région. Les affrontements les plus violents ont lieu lorsque
les grévistes tentent de pénétrer et de bloquer l’aéroport
de Juliaca. Les forces de l’ordre ont alors tiré àballes réelles
et lancé des lacrymogènes. Bilan 5 morts et de nombreux
blessés. Les dégâts sont évalués par les autorité autour
de 2 millions de dollars.
Devant la grève, la perturbation des flux de marchandises
et du tourisme, et la tournure des événements, le gouvernement
péruvien de Garcia décide alors de faire machine
arrière.

Europe - Début novembre l’AIEA révèle, après 15 jours
de silence, une augmentation des taux d’iode 131
(substance radioactive) dans l’environnement en Slovénie
et Croatie. Peu disert comme àson habitude, l’AIEA montre
sa capacité àretenir l’information lorsqu’elle pourrait
remettre en cause le meilleur des mondes nucléaire auquel
elle aspire.
Les informations de l’AIEA sont en effet tout d’abord
floues, non localisables. Pourtant seuls deux sites peuvent
alors être concernés : la centrale nucléaire de Krsko en
Slovénie et celle de Park en Hongrie. La première qui a
déjàeu quelques fuites radioactives en 2008 sur un de ses
circuits de refroidissement semble pouvoir être celle où ce
serait produit « l’incident  » puisqu’on trouve également
des traces de Césium 137 et 134, qui sont propres àcette
centrale.
Mais des traces sont également retrouvées en Pologne, ce
qui relancerait la piste d’un retour de criticité sur Tchernobyl,
du plus mauvais effet au moment où l’on tente de
nous faire gober que tout est sous contrôle àFukushima.
Et la Suède confirme cette hausse. En tout ce sont plus de
10 pays qui sont concernés si l’on ajoute l’Allemagne,
l’Autriche, la République Tchèque, la Hongrie, l’Ukraine,
la Slovaquie, la France.
Et tous ces pays ont en commun de se rejeter la balle. Ca
ne vient pas de chez eux. Circulez, il n’y a rien àvoir…
jusqu’au 17 novembre où l’AIEA annonce avoir trouvé
l’origine du mystère dans un laboratoire médical de Budapest
qui aurait fuit. Mais l’information laisse les responsables
du laboratoires perplexes. Peut-elle àelle seule expliquer
l’étendue de la contamination ?

Belgique - Il n’y a pas que les intérimaires du nucléaire
qui morflent lors d’incidents nucléaires. Parfois ce sont
également des contrôleurs. Le 4 octobre dernier, sur le
site belge de traitement de déchets de Belgoprocess àDessel,
un inspecteur de l’AIEA accompagné d’un inspecteur
d’Euratom et d’un employé de Belgoprocess ont été
contaminé par un flacon de Plutonium qu’ils ont laissé
tomber au sol.
Le plutonium est extrêmement dangereux lorsqu’il est
ingéré ou inhalé, ce qui est le cas ici. Il se fixe alors sur les
cellules et peut alors modifier leur ADN et provoquer des
cancers.
Les 3 employés contaminés ont été rapidement évacués
vers le Centre d’étude de l’énergie nucléaire, tandis que
les autorités belges bouclaient la zone contaminée du site.

France - En février dernier le syndicat FO-AREVA-La
Hague, révélait que 5 suicides avaient eu lieu en 12 mois
sur le site de l’usine de retraitement. Cette vague de suicides
trouve peut-être quelques explications dans la réorganisation
des conditions de travail dans le nucléaire. C’est
en tout cas, ce que semblait avancer certains syndicalistes
tandis que l’entreprise cherchait àendiguer une éventuel
effet de contagion.
Dernièrement, c’est au terminal de Valognes d’où partent
et arrivent les déchets nucléaires français et du monde
entier, qu’un salarié a été retrouvé mort après avoir inhalé
un gaz qu’il savait mortel.
En tout cas, ces suicides semblent révélateur d’un climat
délaiter sur place.


Extrait de la revue Pas de sushi L’Etat geiger 2
Caen, novembre 2011

Mail : Pasdesushi(at)voila.fr