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Les matons nous font gerber

lundi 9 septembre 2013

Les matons nous font gerber, mais encore plus quand ils l’ouvrent (pas la porte, la gueule). Et ces derniers mois, ils ne sont pas contents : ils ont peur ! Ces cerbères en bleu réclament des renforts et plus de sécurité pour leur abjecte fonction. Ils se plaignent d’une récente mesure visant àaméliorer très, très légèrement le traitement des détenus (une mesure de façade pour ne pas toucher au fond du problème), l’interdiction des fouilles ànu systématiques àla sortie des parloirs. Mais de même que lorsqu’ils parlent de surpopulation carcérale, c’est parce qu’ils flippent pour leur « sécurité  », et réclament donc comme solution plus de personnel et de moyens, c’est-à-dire encore plus de matons et de prisons.

Dans un communiqué du 14 mars 2013, le syndicat FO pénitentiaire de Meaux s’indigne : « Â Ces vulgaires bandits, au lieu de purger calmement leurs peines, se prennent pour des pseudos Mike Tyson et nous, nous sommes leurs sacs de frappe ! NON !!  ». Ces ordures de geôliers craignent d’être dépassés, et que parfois la vengeance de ceux qu’ils enferment et humilient chaque jour les frappe en retour (au détour d’une serrure). Et la CGT pénitentiaire continue (dans un communiqué du 31 mai) : « Â Considérer ces violences comme une fatalité est un mépris total et absolu !  ». Mais oui nous les méprisons, totalement et absolument ! La violence envers ces enfermeurs serait plutôt une nécessité au vu de la haine qu’ils nous insiprent, avec leurs uniformes et leurs règlements.

Le 18 juin, suite àun appel national du syndicat UFAP-UNSA Justice, 3500 gardiens se sont mobilisés sur 110 prisons (d’après la presse). Comme ils n’ont pas le droit de grève, ce sont pendant leurs jours de repos que ces raclures viennent bloquer les accès aux taules en guise de protestation. Contrairement au principe de base de la grève qui est de faire pression sur ses patrons en nuisant àleurs intérêts, leur forme d’action àeux n’emmerde pas l’Administration Pénitentiaire, ou encore le Ministère de la Justice qui n’en a que faire depuis ses palais cernés de vigiles, mais ce sont les détenus eux-mêmes qui en subissent les conséquences : promenades, douches, cantines et parloirs retardés ou supprimés.

Expliquons-nous bien : nous ne souhaitons aucunement le bon fonctionnement de la machine prison. Si nous ne nous préoccupons aucunement de la sécurité des porteurs d’uniforme (bien au contraire, occupons-nous àleur asséner ce qu’ils méritent !), ce n’est pas non plus pour un meilleur confort pour les prisonniers que nous nous battons, car ce que nous voulons vraiment, c’est voir voler en éclats tous les murs qui enferment, dedans comme dehors, et disparaître tous les flics, matons, juges et politiciens !

(juillet 2013)