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Montréal - Fuck la police

Manif àMontréal en réponse àla tuerie du 7 juin par le SPVM

dimanche 12 juin 2011

La manif a commencé vers 21h30 lorsque 300 à400 personnes ont quittés le Parc Émilie-Gamelin, un lieu connus de rassemblement de personnes sans-abri au centre-ville de Montréal et àquelques blocs de la tuerie du 7 juin, prenant les rues avec l’indignation et avec rage envers la brutalité, la violence et les tueries systématiques perpétrés par les flics dans cette ville ainsi que partout où ils se trouvent.

Avec en tête une banderole noire avec l’inscription « Porcs-Flics-Assassins. Solidarité Contre la violence d’État àMtl » et d’une forte présence Black Bloc, scandant des slogans tels que « Police partout, justice nulle part » et éparpillant des pamphlets dans la rue, la marche arriva àla scène de la fusillade policière du 7 juin où quelqu’un a pris un mégaphone indiquant que le sang était encore visible dans la rue et que nous ne voulions pas et n’avions pas besoin de la police dans nos vies ce qui a amené une grande acclamation de la foule.

La marche a ensuite continué en descendant la rue commerçante Sainte-Catherine, où des poubelles, barrières métalliques et des signalisations routières ont été jetés dans les rues et quelques vitrines de commerces furent brisées. Puis la marche àtournée vers René-Lévesque où des morceaux de béton ont été lancés àl’escouade anti-émeute avant que la foule se disperse.

La rue a été prise pendant environ une heure, aucune arrestation a été faite.

Certaines personnes se sont alors rassemblées tranquillement àl’intersection de Sainte-Catherine et Saint-Laurent où l’escouade anti-émeute ne trouvant aucune opposition àrapidement charger, comme les lâches qu’ils sont, sans ordre de se disperser.

Pendant ce temps d’autres s’étaient rassemblés àl’UQAM, àquelques mètres de la tuerie du 7 juin, où une vigile était en train de se préparer avec des pancartes et la rue peinturés en rouge avec des messages dénonçant la police.

À noter qu’avant que la manifestation commença, des nouvelles provenaient de la ville de Rawdon àpropos d’un autre homme atteint par des coups de feu, cette fois aux mains de la Sà»reté du Québec qui sont ironiquement chargés d’enquêter sur les agents du SPVM et la tuerie du 7 juin àMontréal. (Au moment d’écrire ces lignes aucun des quatre agents impliqués n’avait encore été interrogé, ce que même la police d’Ontario a qualifié d’inhabituel selon CTV)

Voici le texte du pamphlet éparpillé lors de marche :

FUCK LA POLICE

Mardi matin, au centre-ville de Montréal, la police a tué deux hommes. Même s’il est difficile de savoir ce qui s’est vraiment passé, les médias et la police s’entendent pour décrire l’un des deux hommes comme un passant innocent qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment, et l’autre comme un forcené, un sans-abri armé d’un couteau.

La police dit qu’elle existe pour « servir et protéger ». Des situation comme celle-ci, tout comme lors des 49 autres morts commis par le SPVM, nous rappellent que ce n’est pas nous que la police sert et protège.

Hier, deux personnes de plus ont été abattus par la police. Selon les médias, une de ces morts était justifié pour la sécurité du public, et l’autre était un regrettable accident dà» aux circonstances. Pour l,État, le discours àmettre de l’avant, c’est que nous avons besoin de la police, que la protection du publique justifie et excuse leurs actions. La vérité, c’est que nous n’avons pas besoin de la police.

La police, en tant que force au sein de la société, est essentiellement làpour défendre et maintenir l’ordre social au nom de la domination du capital et l’État. Nous pouvons voir cette réalité àl’œuvre dans nos vies àtravers les différents moyens déployés pour nous contrôler, du ticket remis àune personne cherchant àsauter le métro àl’arrestation de tout individus commettant des “incivilités†dans la rue (la rue devant resté disponible àla circulation des flux des marchandises et des personnes) jusqu’au meurtre pur et simple de quelqu’un dont le comportement est étiqueté comme “antisociale†et dangereux.

Le système de domination qu’on appelle le capitalisme nous àété imposé de force, pas parce qu’il est bon pour nous, mais bien parce qu’il est bon pour ceux et celles qui sont au pouvoir. Pour maintenir la hiérarchie sous laquelle règne la classe dominante, la force de la police est essentielle.

Lorsque la police assassine quelqu’un dans nos rue, ce n’est jamais un accident, c,est une attaque directement perpétré par l’État. Le temps des flics est précieux, car le temps c’est de l’argent et leur présence est requise partout àla fois. Ils ne peuvent pas perdre leur temps avec Mario Hamel : ils ont donc coupé court àla discussion avec dix balles. Sur la rue Sainte-Catherine, une des principales artère de la ville, on vend des marchandises et on brasse des affaires : ce n’est pas la place pour les sans-abri.

Quand les flics tuent quelqu’un dans nos rues, notre rage et notre frustration contre la police peuvent devenir une expérience collective. Bien que cette rage nous habite àd’autre moment, par exemple quand la police tente de nous contrôler, nous ne nous sentons le droit de l’exprimer que lorsqu’ils posent l’un des gestes les plus crus de la domination : celui d’enlever la vie. En fait, nous ne voulons pas nous concentrer sur les meurtres commis par la police, mais bien sur l’existence de la charogne policière elle-même ainsi que sa présence dans nos vies : voilàce que nous voulons détruire.

Chaque fois que, comme Mario Hamel hier matin, nous sommes seulEs, cernéEs et que l’ennemi est en surnombre, il est facile d’oublier le pouvoir que nous avons sur nos propres vies. Ensemble dans les rues, nos actions ouvrent un chemin pour toute la rage et la colère que nous avons ressenties àtoutes les fois que la société nous a répriméEs.

Nous croyons que la colère est notre meilleure arme.

NOUS N’OUBLIERONS PAS, NOUS NE PARDONNERONS PAS.

Repris de SABOTAGEMEDIA.