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Pour en finir avec le culte de la charogne
Lettre de Sergio Maria Stefani pour les quatre ans de la mort de Mauricio Morales
vendredi 31 mai 2013
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Il y a quatre ans mourrait Mauri, alors qu’il suivait sans vaciller la trajectoire de lutte qu’il avait choisie. L’explosion, qui malheureusement le frappa lui plutôt que les ennemis à qui elle était destinée, fut suivie du grondement qui secoua nos esprits à nous tous, ses frères et sÅ“urs éparpillés à travers le monde et animés du même désir de destruction de l’existant.
La joie qui survient toujours à la découverte d’un cÅ“ur ami a été étouffée par la conscience que ce cÅ“ur ne pompait déjà plus de sang et de rage. Mauri n’a pas été le premier à mourir de son choix de ne jamais séparer la pensée de l’action, malheureusement il ne sera pas non plus le dernier, mais je ne suis pas sà »r que les larmes soient la meilleure manière de se souvenir de lui. Durant ces dernières années, Mauri n’a pas été laissé à pourrir dans une fosse, mais il a continué à vivre et à lutter à travers chaque attaque, dédicacée ou non à lui. Les flammes se propagent tant qu’il y a du combustible, et ainsi sa joie ne peut s’éteindre tant que nous continuons à frapper l’ennemi, et les actions sont l’oxygène qui alimente les flammes avant que trop de paroles n’étouffent le petit incendie en l’éteignant.
Ne tombons pas dans le culte de la charogne, n’écrasons pas les corps de nos frères et sÅ“urs sous des mètres de terre et ne confondons pas les statues de marbre avec celles que certains croient honorer, ou nous serons, comme Ravachol, des profanateurs de tombes et nous violerons les sépultures pour reprendre dans nos mains les poignards, les détonateurs, les pistolets et la poudre qui peuvent toujours frapper l’ennemi, plutôt que de les laisser s’oxyder et rouiller dans le souvenir.
Remplaçons le souvenir par la furie iconoclaste. Cessons d’attendre un futur qui n’arrivera jamais et de célébrer un passé qui commence déjà à empester comme l’air asphyxiant d’un musée. Il y a un présent à incendier par notre passion. Que le souvenir de Mauri ait confiance en nos mains, et que le vacarme secoue nos ennemis écoutant l’écho de son sourire.
Sergio Maria Stefani
Traduit de l’espagnol par nos soins de materialanarquista.