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Rio de Janeiro : Personne ne sera laissé pour compte !

lundi 21 octobre 2013

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Affirmer que nous sommes entré-es en guerre n’est pas une menace, c’est voir la réalité en face. Le pouvoir ne montre aucune intention de céder, et nous, aucune d’abandonner. Vu l’ampleur que prennent les contestations, il y aura beaucoup de défaites, mais il faut garder àl’esprit que les échecs ne sont jamais définitifs et qu’ils font partie de l’histoire des victoires.

Le 15 octobre, la ville de Rio de Janeiro a pu voir, de nouveau, de quoi la repression est capable. Les informations divergent encore selon les sources, mais selon le groupe d’avocats « Habeas Corpus », 195 personnes ont été arrêtées, dont 84 personnes qui sont, au jour d’aujourd’hui, encore emprisonnés. Les accusations sont diverses : formation de groupes (ce chef d’accusation est tout nouveau au Brésil : un groupe de 4 personnes, ou plus, est considéré comme crime et peut donc donner suite àde lourdes peines de prison), atteinte àla sécurité de l’Etat, incendies, dégradation de patrimoine public, coups et blessures, incitation àl’émeute… La nouvelle loi sur l’organisation criminelle est utilisée pour inculper de nombreux arreté-es, ce qui donne lieu àdes absurdités telles que la recherche de leaders ou de bénéfices obtenus par les « vandales ». Durant la manifestation du 15 octobre, la police a utilisé ses armes habituelles : gaz lacrimogène, flash-ball, tasers et – pour en finir avec les doutes – des armes àfeu (un blessé par balle est toujours hospitalisé àce jour).

Voici donc le résultat catastrophique que l’Etat impose àune manifestation appelée par les professeurs d’écoles régionales et municipales. La grève a commencé en aoà»t et a comme objectif d’empêcher que l’éducation soit transformée en marchandise. Le gouvernement reste totalement sourd aux demandes du mouvement et se ferme àtout dialogue. Cette grève, cependant, ne peut être comprise si on l’isole d’un cycle de révoltes qui explosent dans la ville et dans le pays depuis juin. Les motifs d’indignation sont nombreux, mais il est clair que l’intransigeance du capital sera de plus en plus critiquée.

Cette même semaine, 17 perquisitions ont été effectuées contre des manifestant-es. Des appareils informatiques ont été réquisitionnés et des téléphones semblent être sur écoute depuis juin. Nous ne demanderons pas d’autorisations pour résister, nous résisterons. Aucun barreau n’emprisonnera notre lutte pour la dignité.

Il est maintenant urgent de construire un réseau de solidarité aux prisonniers. Nous devons rester attentifs quant àleurs destinations et réaliser une campagne massive pour leurs libérations. Il est probable qu’ils ne sortiront qu’avec le versement d’une caution, et il est donc nécessaire que nous nous organisions pour former une caisse de solidarité. Samedi (19/10) il y aura une veillée àBangu (prison) : nous comptons sur la présence de tous.

Personne ne sera laissé pour compte !

[Traduit du portuguais de È todu nosso par Contrainfo.]