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Une centaine d’années de prison confirmée en cassation contre 10 émeutiers du contre-sommet de Gênes en juillet 2001

mardi 17 juillet 2012

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Le 13 juillet 2012, la Cour de Cassation de Rome a donc rendu son arrêt contre dix manifestants arrêtés àGênes, lors du contre-sommet du G8 des 20 et 21 juillet 2001. Elle a confirmé leur condamnation pour « dévastation  » et « pillage  », avec des peines de six àquinze ans de prison (légèrement réduites par rapport àcelles prononcées par la Cour d’Appel de Gênes du 9 octobre 2009).

Le 5 juillet dernier, elle avait déjàconfirmé la condamnation symbolique de 13 hauts responsables de la police italienne, notamment pour le massacre de l’école Diaz (« complicité dans la fabrication de fausses preuves  »). Aucun d’entre eux n’effectuera de peine de prison en raison d’une amnistie pour les "moindres" peines, datant de 2006. Ils seront exclus de la fonction publique pendant cinq ans.

Pour les dix camarades condamnés le 13 juillet, elle a confirmé pas moins d’une centaine d’années de prison en tout. D’un côté, cinq d’entre eux seront ànouveau renvoyés en appel àl’automne, pas pour statuer sur leur « culpabilité  », rendue définitive, mais uniquement pour réévaluer une circonstance atténuante possible àleur encontre (« avoir agi sous l’effet de la foule en colère  ») : Carlo Arculeo (8 ans en appel), Carlo Cuccomarino (8 ans), Antonino Valguarnera (8 ans), Luca Finotti (10 ans et 9 mois), Dario Ursino (7 ans) restent donc pour l’instant « en liberté  ».
Pour trois des condamnés, elle a changé un détail du verdict d’appel, histoire de justifier son utilité, annulant le délit supplémentaire de possession de molotov, considérant qu’il était déjàinclus dans leur condamnation.

D’un autre côté donc, le verdict d’appel de Gênes d’octobre 2010 est exécutoire pour 5 camarades, ce qui signifie l’incarcération immédiate. Il s’agit de Francesco Puglisi (14 ans), Vincenzo Vecchi (12 ans et 6 mois), Marina Cugnaschi (11 ans et 6 mois), Alberto Funaro (10 ans) et Ines Morasca (6 ans et 6 mois). Les deux premiers sont actuellement dans la nature et les carabiniers n’ont pas réussi àmettre la main dessus malgré un mandat de capture. Marina et Alberto ont par contre été incarcérés le lendemain, 14 juillet, àMilan et Rome, tandis qu’Inès bénéficie provisoirement d’une suspension de peine, vu qu’elle vient d’accoucher d’une petite fille.
Pour les deux incarcérés, rappelons qu’Alberto Funaro (44 ans) est un animateur historique de Radio Onda Rossa, et que Marina (46 ans) est une compagnonne anarchiste, qui a par ailleurs une autre peine de quatre ans en suspend suite aux affrontements de Milan en 2006 contre la manifestation des fascistes de Forza Nuova.

En plus d’un petit rassemblement devant le commissariat où Alberto s’est rendu avant d’être porté en prison le 14 juillet, la police a constaté le lendemain matin, dimanche 15 juillet, qu’une banque Unicredit située via Somalia àRome avait eu ses vitres défoncées, àcôté de deux tags : « Alberto libero  » et « I saccheggiatori siete voi  » [« C’est vous les pilleurs  »] avec des A cerclés.
Le jour même de la sentence, une manif sauvage avait réuni 300 personnes parties du rassemblement àTrastevere, se rendant devant le ministère de la Justice où des oeufs, de la peinture rouge, des pétards et un fumigène avaient été jetés contre la façade avant de se disperser sans arrestation. Toujours le jour même au soir, un groupe d’inconnus en noir et masqués ont brà»lé des containers érigés en barricade dans le quartier de Pigneto, selon des témoins.

Repris des Brèves du Désordre.